Tout va vite ! Et si on ralentissait ?

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    Début du XXIe siècle. Homo modernus voue une dévotion sans faille au culte de l’instant et de la vitesse. Le présent constitue le seul horizon. L’immédiateté est le seul credo. La vitesse est LA modernité. Une grande partie de l’intelligence collective est dévolue à l’invention de machines à accélérer. Produire plus, gagner plus d’argent en un laps de temps toujours plus court, sans regard vers l’autre, constitue un pilier de la philosophie libérale. Face à ce galop incessant, face à ce monde qui s’emballe, qui tourne à toute vitesse, le mouvement « slow » prône la lenteur… la décélération.

    Mais que savons-nous du temps ?

    Prenez, dans un premier temps, le temps de regarder une conférence d’Étienne Klein sur le temps : « Le temps ça ne passe pas, ça fait passer la réalité. Le temps n’a pas de vitesse. »

    Et si on ralentissait ?

    Et si l’on passait du « plus vite, plus haut, plus fort » au « plus lent, plus solidaire et mieux vivre » ? Si l’on favorisait la convivialité, le plaisir, la réflexion, l’imagination, le respect, l’émerveillement, la qualité, la rencontre, le savoir-faire local, l’échange ? Et si l’on décidait de reconquérir notre vie et son humanité ? Si l’on optait pour une métamorphose profonde de la société et de la place qu’on y tient ? Bref, si l’on ralentissait…

    Dans le diaporama qui suit, des citadins parlent de leur rapport au temps. Cliquez sur l’image pour démarrer la séquence.


     

    Extraits de la chanson Bergère de Pascale Evieux. Merci à elle de nous avoir permis de la reproduire.

    Autrefois j’étais bergère, je savais les saisons,
    je regardais pousser l’herbe pour nourrir mes moutons,
    Aujourd’hui je n’ai plus le temps
    de regarder passer le temps,
    Je cours, je cours, je cours, je cours du boulot au dodo,
    je cours, je cours, je cours, je cours du dodo au boulot.

    Autrefois j’étais bergère, et toutes les saisons,
    je marchais de terre en terre à perte d’horizons,
    aujourd’hui, je fais des affaires,
    les affaires n’ont pas de saison,
    elles courent, elles courent, elles courent, elles courent
    de contrat en contrat,
    elles courent, elles courent, elles courent, elles courent
    de contrat à déjà.

    Autrefois je connaissais la terre, c’était mon horizon,
    elle me disait sa tristesse ses espoirs ses passions, aujourd’hui je n’vois plus la terre que sur les accotements,
    des routes où j’cours, je cours, je cours de l’hiver à l’hiver,
    cela va de un à douze d’un hiver au suivant.

    Les « slow » mouvements, pour changer le monde pas à pas

    Le mouvement Slow Food croit que nous avons tous un droit fondamental au plaisir d’une nourriture de qualité et, par conséquent, le devoir de protéger l’héritage de produits, de traditions et de cultures qui rendent ce plaisir possible.

    À ne pas manquer, l’intervention de Carlo Petrini (fondateur de Slow Food) : « La nutrition est la chose la plus important de l’humanité. »

    Un autre mouvement, appelé « slow tourisme », fait aussi son chemin… lentement mais sûrement. D’un âne on ne fait pas un cheval de course. Ce qui tombe bien lorsque le but du voyage est de prendre son temps !

     

    Retrouvez l’intégralité du dossier dans Kaizen 14 (édition mai/juin 2014). À lire également la chronique de Pierre Rabhi, pour écouter les rythmes de la vie.

     

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