Electrolab : la plus grande association d’Europe pour les bidouilleurs

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    Avec Electrolab, l’accès aux sciences et techniques devient un jeu d’enfant. Reportage dans les locaux de cette association qui rend la bidouille accessible à tous.

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    Des membres en train de souder une toile mécanique (qui empêche les ondes électromagnétiques de passer). © Thomas Masson

    C’est donc ça, un hackerspace ! Le plus grand d’Europe, de surcroît ! C’est un savant mélange d’entrepôt de stockage, d’école de bricolage et de laboratoire où l’on peut se servir d’outils et de machines de toutes sortes, le tout animé par une communauté de passionnés de sciences et techniques… C’est donc aussi à cela que ressemble un hacker ! À la fois un monsieur et madame Tout-le-Monde et une personne très calée (en chimie, en numérique, en électronique, en informatique…), avide de comprendre et d’améliorer le fonctionnement d’un objet, d’une machine ou d’un système informatique.

    Ouvert à tous

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    Clément Quinson, guide du jour à Electrolab, posant dans l’atelier fonderie. © Thomas Masson

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    Clément Quinson, 31 ans, secrétaire et cofondateur d’Electrolab, confirme : « Ce lieu, c’est vraiment le café des sciences ! Certes la majorité de nos membres sont des étudiants, des actifs ou des retraités spécialisés dans des domaines techniques, mais ce n’est pas un lieu élitiste ! Tous les curieux peuvent venir ! »

    Olga Petit, 33 ans, employée dans l’export, est la preuve vivante de cette ouverture de la bidouille à tous prônée par Electrolab : « On peut apprendre beaucoup de choses ici, et dans tous les domaines. Pas besoin d’être un génie en mathématiques ou en physique. Il suffit d’avoir envie. Dans le “lab”, on peut tout essayer. C’est un excellent lieu pour comprendre comment une fraiseuse ou une imprimante 3D fonctionnent. »

    Un immense garage

    Dans cet espace de 1 500 m², chaque membre a accès à de nombreux ateliers, machines et outils. On y trouve par exemple des perceuses à colonne, des découpeuses laser, des fraiseuses à commande électronique, des machines pour la sérigraphie, des oscilloscopes et des découpeuses de vinyle. Ce qui fait dire à Clément Quinson que l’endroit est « un immense garage où l’on trouve de tout ».

    © Thomas Masson
    © Thomas Masson

    Tout le matériel stocké dans cet entrepôt a été collecté petit à petit par les membres. Les matériaux ont été soit achetés d’occasion, soit récupérés gratuitement (afin d’éviter qu’ils finissent à la poubelle) auprès de PME, de lycées, d’universités et de laboratoires.

    Les membres se chargent ensuite de remettre en service toutes les machines récupérées et de les personnaliser. « On transforme des machines-outils pour avoir un équipement que l’on maîtrise sur le bout des doigts et que l’on saura réparer », précise Clément Quinson.

    Libristes

    Grâce à cette réappropriation d’outils et de machines, la communauté de bricoleurs peut développer ses projets. Vincent Paterelle, 40 ans, cadre dans les télécommunications, est chargé de la réalisation d’une imprimante 3D. Avec d’autres membres, il est en train de créer une RepRap (la première machine d’impression autoréplicable). Pour moins de 1 000 euros, il envisage d’assembler un modèle qui coûtera donc deux fois moins cher que chez les fabricants classiques. « C’est le pari, on y travaille », affirme-t-il. Michel Mazmaian, 70 ans, ancien médecin-chercheur, travaille quant à lui  « sur un sujet pointu et bizarre ! » : un produit anti-VIH…

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    David Rochelet, Michel Mazmaian, Olga Petit et Vincent Paterelle, tous membres d’Electrolab. © Thomas Masson

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    La liste des autres projets et inventions d’Electrolab est longue. Les membres ont déjà réalisé : des robots (pour des compétitions de robotique), un générateur d’impulsions à avalanches, un parachute pour une fusée à eau, un barbecue sans fumée (à l’aide d’un filtre électrostatique) et un drone hybride.

    Tout y passe, de l’utile au futile. Mais qu’importe ! L’essentiel est d’apprendre, de comprendre et de créer ! David Rochelet, 29 ans, chargé des formations, est enthousiaste : « On a l’impression que tout y est possible ! ». Vincent Paterelle va dans ce sens : « À plusieurs, on possède une force colossale ! Cette autre façon de faire est très plaisante, plus facile et très confortable. Ici, on a sans cesse autour de nous des gens qui ont des compétences très différentes. On a un problème, une question, on a quelqu’un pour nous aider. »

    Tous les projets des membres sont référencés et accessibles sur leur blog. Cela permet à chacun d’apprécier leurs avancées, de comprendre les étapes de fabrication et éventuellement de les reproduire soi-même. Electrolab a en effet pour dessein de diffuser gratuitement tous les projets sur Internet. « Notre manière de penser, notre héritage, c’est l’univers des libristes. Nous prônons la liberté et la gratuité d’accès à la culture, aux œuvres et aux logiciels », précise Clément Quinson.

    Catalyseur d’initiatives

    Une autre particularité de cet endroit, c’est sa proximité avec le réseau associatif, notamment avec Open source écologie. L’équipe assiste aussi des enseignants et des animateurs de centres aérés dans la mise en place d’activités liées aux sciences et techniques. Occasionnellement, l’association accueille des structures extérieures qui viennent présenter leurs activités. La dernière en date était une entreprise qui fabrique des fauteuils roulants pour sportifs. Enfin, les bénévoles entretiennent des relations avec leurs homologues hackers et d’autres Fablabs.

    Autonomie

    L’association, créée en février 2011 à l’initiative de Samuel Lesueur, est autonome et autogérée. Pour pouvoir se passer d’aides municipales, Electrolab a mis en place un système d’autofinancement multiple : des cotisations mensuelles comprises entre 7,50 euros et 15 euros par membre, la mise en location de deux bureaux pour des startups et un forfait mensuel de 120 euros pour les auto-entrepreneurs. Le budget est par ailleurs complété par des dons de membres et de divers organismes extérieurs.

    En fin de visite, Clément Quinson tend une perche aux acteurs de la décroissance et de l’économie sociale et solidaire : « Même si, à première vue, notre travail semble être aux antipodes de l’ESS, nous sommes d’accord sur énormément de choses. Nous avons beaucoup de points communs, c’est possible de nouer des liens. »

     

    Par Thomas Masson

     


     

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    4 Commentaires

    1. Bonjour Richard,

      effectivement il faut régler une cotisation mensuelle, auprès d’Electrolab (à partir de 7.5 euros).

      Cette association est située à Nanterre (58 Rue Paul Lescop).

      Bien à vous.

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