Rafraîchir son intérieur sans contribuer à la crise climatique ? C’est possible, avec une pointe de débrouillardise et d’ingéniosité. Voici une poignée de solutions simples, écologiques et efficaces pour que chaleur ne rime plus avec labeur.
Thermomètre en surchauffe et transpiration perlant sur les tempes : aucun doute, nous faisons face à une énième vague de chaleur. Un phénomène qui ne va cesser de s’accentuer d’été en été, sous le joug du réchauffement climatique.
Dès lors, il pourrait être tentant d’user (et abuser ?) de climatiseurs, à l’instar du quart des ménages français qui y ont recours chaque année. Pourtant, c’est le serpent qui se mord la queue : l’air chaud rejeté vers l’extérieur vient aggraver l’effet “îlot de chaleur”. Résultat des courses, les températures augmentent d’un degré en moyenne dans les villes !
Alors comment aménager son “chez soi” pour limiter les désagréments liés à de telles températures et ce, sans polluer ?
- Fermer volets, stores et fenêtres
C’est la solution classique, mais qui fait largement ses preuves. L’idée est de ne pas faire entrer la chaleur de l’air et de faire barrage aux rayons du soleil. Concrètement, une fois la matinée emmanchée, on se reclut. Un réflexe à adopter dès qu’il fait plus chaud dehors qu’à l’intérieur, à savoir entre 9h et 20h environ à la période estivale. Pour les habitations où il n’y a pas de volets, il existe même des rideaux qui, conçus dans une matière isolante, filtrent jusqu’à 80% des rayons infrarouges.
Au contraire, lorsque le jour décline et que les températures décroissent, c’est le moment de profiter de la fraîcheur de la nuit pour renouveler l’air. Dès lors, la technique de la surventilation nocturne peut entrer en jeu : très ancienne, elle permet d’évacuer la chaleur que les murs ont accumulée durant la journée. Il suffit d’ouvrir les fenêtres situées sur des façades opposées ou des étages différents afin de créer des sortes de courants d’air.
- Miser sur le vert
Et si vous parsemiez votre logement de plantes vertes ? En plus de créer des ombrages avec leurs feuilles, elles ont le pouvoir de procurer une sensation de fraîcheur grâce à l’évapotranspiration. Par ce phénomène, la végétation libère de la vapeur d’eau continuellement – eau qu’elle a préalablement absorbée – qui va permettre d’abaisser la température.
Les variétés à grandes feuilles sont particulièrement intéressantes en la matière. Parmi elles : les palmiers (areca, cycas, caryota), qui ne requièrent qu’une brumisation hebdomadaire, le ficus benjamina, un des seuls arbres à pousser en intérieur, ou encore le sanseviera qui s’épanouit particulièrement dans les endroits ensoleillés.
- Faire fi de ses tapis
Tapis et autres descentes de lit, au placard… du moins le temps de l’été. Car voilà : ces derniers maintiennent la chaleur dans la maison. Ils l’emmagasinent puis la transmettent à l’air ambiant lorsque la température varie. Une capacité thermique très attrayante l’hiver puisque ces fameux tapis permettent d’isoler de la fraîcheur. Or en pleine canicule, cela va de soi, on oublie.
- Adopter le combo ventilo-glaçon
Boire un cocktail sans glaçons : insignifiant et vain, n’est-ce pas ? De même pour l’usage du ventilateur, qui, seul, ne brasse que de l’air chaud quand les températures s’envolent. D’autant plus que pour être ressenti comme rafraîchissant, cet air doit se propager à une vitesse d’au moins 0,2 mètre par seconde…
On fait donc preuve d’audace en plaçant juste devant ledit ventilateur un bac rempli de glaçons, ou d’une eau très froide. L’air qui en sortira s’en trouvera nettement plus frais. Beaucoup moins gourmand en énergie qu’une climatisation – il en consomme 50 fois moins – le ventilateur se décline désormais en modèles plus écologiques, sans plastique.
- Des draps à la serpillère : humidifier
C’est la fameuse technique du “drap mouillé”, et elle s’avère être très efficace. Le principe est simple : on humidifie un linge, puis on le suspend à une fenêtre entrouverte. L’évaporation de l’eau va immédiatement réduire la chaleur ambiante. Dès que le drap sèche, on s’affaire à répéter l’opération.
Pour encore plus de fraîcheur, ajouter une serpillère mouillée sur le sol peut être une bonne idée, cela va permettre d’augmenter l’humidité de l’air.
- Fabriquer son pare-soleil
Pour les plus ingénieux, il est tout à fait possible de fabriquer son propre pare-soleil climatiseur. Le Low-tech Lab, une organisation qui vise à “répondre à [nos] besoins dans le respect des Humains et de la Planète” propose un tutoriel simple, utilisant les propriétés de rayonnement thermique.
Il ne nécessite qu’une couverture de survie, une paire de ciseaux, une bande adhésive et une règle longue. Puis on suit le guide : mesures, traçage, découpe, mise en place sur les fenêtres et le tour est joué. La chaleur, qui se transmet en ligne droite comme la lumière, va être réfléchie vers l’extérieur au lieu d’être absorbée. À vous la fraîcheur, pour la modique somme de dix euros.
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Merci pour cet article très intéressant ! Que de bon conseils!