Pédaler, c’est militer

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    Participer à une masse critique, fréquenter un atelier de réparation ou s’inscrire dans une vélo-école… À chacun sa vélorution.

     « Se déplacer à vélo au quotidien constitue déjà en soi un acte militant. Cela signifie : je refuse de polluer, j’accepte d’aller à un autre rythme, je veux montrer qu’un autre monde est possible », explique Jean-Marc Vignoboul. Une clef de dix entre les doigts, ce trentenaire lyonnais donne un coup de main à Johan, un étudiant venu retaper son Peugeot vintage.

    Deux fois par semaine, Jean-Marc assure des permanences à L’Atelier du chat perché, un lieu autogéré où les mécanos, tous bénévoles, encadrent les cyclistes qui souhaitent apprendre à réparer eux-mêmes leur bicyclette. Les pièces sont à prix libre, l’adhésion annuelle coûte 20 euros. La pratique du vélo doit rester accessible à tous. Le Chat perché retape également de vieux biclous pour les revendre à tarif réduit, propose des contrôles techniques gratuits sur les bourses aux vélos et des formations de mécanique pour enfants. Devant la demande croissante, d’autres ateliers participatifs ont vu le jour dans différents quartiers de l’agglomération lyonnaise, comme La P’tite Rustine ou le bien nommé Change de chaîne.

    Si l’ouverture est de mise, l’esprit reste militant. Comme d’autres membres actifs du Chat perché, Jean-Marc participe régulièrement à des masses critiques en France et en Europe. Un concept né de l’observation du trafic routier en Chine. Aux croisements dépourvus de feux, les cyclistes attendent d’être suffisamment nombreux pour faire masse et s’engager. L’effet de groupe oblige les automobilistes à s’arrêter. La première « critical mass » a eu lieu en 1992 à San Francisco avant d’essaimer un peu partout dans le monde.

    Lors de ces manifestations hautes en couleur, plusieurs milliers de cyclistes se réapproprient une ville le temps d’un week-end. « Le nombre fait la force. On redonne au vélo la place qu’il mérite dans le trafic. L’ambiance est festive, mais revendicative. Cela donne de la légitimité et de la confiance. Ce sentiment de fierté perdure longtemps après l’événement », témoigne Jean-Marc, qui a toujours fait du vélo son moyen de locomotion numéro un. Enfant pour s’évader. Ado pour gagner Lyon depuis sa banlieue. Jeune adulte pour découvrir la Chine. Et plus tard pour travailler en tant que coursier. Une vie rythmée par les coups de pédale.

    Pour aller plus loin :

    chatperche.org


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