Passer de l’ego-logie à l’écologie !

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    Une « vague verte ». Un « vent d’espoir ». Un « nouvel horizon »… Les métaphores ne manquent pas pour saluer les victoires historiques des écologistes aux élections municipales du 28 juin dernier. Des métaphores qui, vous l’aurez notez, s’inspirent de la nature. Comme si l’océan, l’air et le ciel nous invitaient à changer de regard, et même de conscience.

    En mal de nature et de transition écologique, plusieurs grandes villes passent au vert comme à Lyon, Poitiers, Strasbourg, Besançon, Tours, Bordeaux, Annecy, Colombes. A Grenoble, les électeurs ont renouvelé leur confiance à Eric Piolle qui avait ouvert la voix il y a six ans. A Rennes, Marseille, Rouen, Paris, Montpellier, le Parti socialiste a bénéficié de ce souffle vert. A Lille, la liste EELV menée par Stéphane Baly n’a été devancée que par 227 voix par celle de Martine Aubry qui déclarait, au soir de la victoire, vouloir « aller encore plus vite dans cette transition écologique ».

    N’en déplaise à ceux qui voyaient la semaine dernière les propositions de la Convention citoyenne pour le climat digne des « Khmers verts » : la peur n’a pas eu raison des aspirations vertes des électeurs. Et quand au soir des élections le présentateur de TF1 Gilles Bouleau tentait de caricaturer l’écologie dans la décroissance, le député européen EELV Yannick Jadot répondait « décroissance des pollutions » et « décroissance des inégalités ».

    Inverser les regards, c’est aussi remettre à l’endroit un système qui marche sur la tête. C’est redonner du sens à nos sociétés déracinées par un système prédateur, un système qui exploite et maltraite une terre nourricière. Il y a quelques jours, l’association Enfants gardiens de la Terre dans Les Landes s’inquiétait de trouver un matin, un jeune arbre sauvagement décapité parce que devant celui-ci, un panneau indiquait que l’arbre en question avait été planté par un chef pygmée. Un homme venu pour la première fois en France pour nous rappeler humblement que l’humanité est née dans la forêt, et qu’il est essentiel de prendre soin de la nature comme la nature prend soin de nous. Le message n’est visiblement pas encore passé pour tous. Depuis un an, la jeune pousse a déjà été vandalisée 4 fois ! « Dites-moi s’attaquer à un petit arbre et un panneau ça veut dire quoi ? À toi « X », sache que je n’ai jamais vu des arbres couper la tête aux humains… », interpellait l’association sur les réseaux sociaux.

    Ça veut dire que certains citoyens ont cyniquement associé l’étymologie du mot capitalisme, « caput », la tête, à décapitation ! Consciemment ou inconsciemment. Car oui, le capitalisme sauvage a pénétré les consciences, il nous décapite de notre conscience comme il décapite les forêts, il nous arrache de notre lien vital à la nature comme il arrache les entrailles de la Terre-Mère en pillant l’or, le pétrole, les minerais… A l’image d’un criminel. En recevant les représentants de la Convention citoyenne pour le climat au lendemain des élections, le Président Emmanuel Macron ne peut plus rester sourd à leurs propositions, notamment celle qui souhaite un référendum sur le crime d’écocide.

    Citoyens, il est donc temps de reprendre le pouvoir et nos responsabilités, pour passer d’un système ego-logique à une collaboration écologique. En espérant que ce changement de cap insufflé par les élections municipales accélère cette transition nécessaire, urgente, vitale. Car la Terre n’a pas besoin d’idéologie, elle a besoin d’actions. Des actes qui devront aussi passer par une libération des consciences. Celle où le respect, la gratitude et l’amour du vivant seront au cœur d’un nouveau monde. Une démocratie verte.

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