Les Saisons :
    Un tête-à-tête sublime avec le monde sauvage

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    Sous nos pieds, il y a 12 000 ans, s’étendait une épaisse forêt peuplée de bêtes sauvages. Comment ces animaux ont-ils vécu la disparition soudaine de leur territoire ? Dans le spectaculaire film Les Saisons, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud nous plongent avec humour et émotion dans le quotidien des habitants de ce paradis perdu.

    Voyageons dans le temps pour tenter de comprendre d’où nous venons. Il y a 12 000 ans environ, la dernière ère glaciaire prenait fin en Europe et le continent se couvrait d’un épais manteau de forêts luxuriantes, offrant à la vie animale un immense terrain de jeux où croître confortablement. C’est l’âge d’or de la forêt, « une période durant laquelle les arbres pouvaient mourir de vieillesse, mourir debout », nous rappelle Jacques Perrin. Mais, ne nous y trompons pas : l’être humain, loin d’être absent de ce tableau idyllique, en fait partie intégrante ; il est même présent ici depuis 40 000 ans. Seulement, il ne ressemble pas à l’humain qu’on connaît. Pendant des milliers d’années, il vit en chasseur-cueilleur, à l’égal du loup, du lynx ou de l’écureuil, c’est-à-dire sans laisser de traces de sa présence sur Terre, sans modifier irrémédiablement son biotope : pour cet Humain de la forêt, tous les éléments de la nature – arbres, animaux, sources, pierres – sont des objets de dévotion qu’il faut respecter et avec qui il entretient une relation de proximité.

    La fin des forêts

    Puis, subitement, tout bascule : la forêt commence à reculer, et les animaux qu’elle abrite avec. Que s’est-il passé ? La caméra nous montre une main et, dans cette main, une hache, qui attaque l’écorce d’un arbre. Tout s’enchaîne très vite : les premières maisons sont construites et la forêt est modelée afin d’accueillir les prairies, les champs et les routes de pierres. Les animaux doivent s’adapter précipitamment à ce nouveau territoire morcelé où ils se retrouvent pour la première fois à découvert : certains prennent refuge dans la montagne, d’autres disparaissent totalement, à l’image du chasseur-cueilleur.

    Mais cet avènement soudain de la campagne – puis de la ville plus tard – est aussi l’occasion pour certaines espèces de conquérir de nouveaux territoires : ainsi, papillons, abeilles, outardes, mulots ou alouettes prennent possession de ce nouveau paysage. Une autre nouveauté a lieu : les animaux sont désormais soit classés « utiles » à l’humain – cheval, oie, chien… –  et domestiqués, soit « nuisibles » – renard, loup, rapaces… – et traqués.

    Sortie diurne de deux blaireaux © Les Saisons
    Sortie diurne de deux blaireaux © Les Saisons

    Qu’en pensent les animaux ?

    La question pourrait surprendre, mais c’est exactement celle-là qui est traitée dans le film. Qu’ont ressenti les bouquetins, les cerfs, les renards, les lynx, les biches, les hérissons, les ours, les loirs, les escargots en voyant leur territoire se réduire comme une peau de chagrin ? Du désarroi, de la peur et de la tristesse, sans doute, mais aussi de la curiosité, de l’audace et du courage ! Cela, nous pouvons le deviner grâce aux magnifiques images des Saisons, filmées au plus près des animaux afin de montrer leur point de vue. Pour relever cette gageure cinématographique, d’impressionnants moyens techniques ont été mis en œuvre et le tournage a duré deux ans. Le résultat est époustouflant : des animaux, que nous croyions pourtant bien connaître, n’en finissent pas de nous surprendre, de nous bouleverser et de nous émerveiller.

    Lynx mère et fille dans les forêts de Franche-Comté © Les Saisons
    Lynx mère et fille dans les forêts de Franche-Comté © Les Saisons

    Loin de nous culpabiliser, Les Saisons nous montre que l’histoire ne s’arrête pas là et que nous sommes en mesure de cohabiter de nouveau harmonieusement avec le sauvage.

    En ce sens, prêtons une oreille à Jacques Perrin :

    « Sachons accepter ces espaces sauvages qui échappent à nos règles, à nos calculs et qui ne répondent ni à nos exigences de rentabilité ni à nos critères esthétiques. [L’humain] n’a pas seulement besoin des produits de la forêt ou de l’océan, il a besoin de l’imprévisibilité du monde vivant. Il a besoin de rêve et de surprises. Sa soif d’absolu est impossible à étancher. Il lui faut un terrain d’aventure à la mesure de son immensité. »

    Changeons de cap, laissons s’exprimer nos rêves sauvages, pour une vie plus riche et plus exaltante. Bâtissons une nouvelle alliance avec la nature.

    Par Diane Routex


    Film Les Saisons Jacques Perrin_Kaizen_affiche

    Les Saisons

    Sortie le 27 janvier 2016

    Cliquez ici pour trouver une séance près de chez vous.

    Documentaire français réalisé par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud (95 min).


    Pour aller plus loin

    >>> Découvrez la collection de livres édités par Actes Sud autour du film :

    – Le livre de référence : Les Saisons, textes de Stéphane Durand ;

    – Le livre documentaire pour enfants : Les Saisons, textes de Stéphane Durand ;

    – Le livre de contes avec la voix de Jacques Perrin : Les Contes des Saisons, Stéphane Durand et Claire de Gastold ;

    Le cahier d’activités jeunesse.

    >>> Découvrez dans notre dossier sur la terre du dernier Kaizen, actuellement en kiosque, des réserves où la nature sauvage – faune et flore – est laissée en libre évolution.


    Lire aussi : L’Étreinte du serpent : À la découverte des mystères de l’Amazonie

    Lire aussi : Vincent Munier : La nature à l’état pur

    2 Commentaires

    1. BONJOUR
      DE PRIME ABORD CE FILM PEUT SEMBLER TRES BEAU ,CEPENDANT REFLECHISSER UN INSTANT ,C EST UN FILM ET TOUT EST MONTAGE ,LES ANIMAUX ONT ETE UTILISE A DES FIN COMMERCIALE uniquement. QUAND J EN AI PRIS CONSCIENCE EN ALLANT LE VOIR , CA M A FAIT FROID DANS LE DOS, REGARDER AU DEBUT LES SPONSORT ???? REFLECHISSEZ A QUI VOUS DONNER VOTRE TUNE EN ALLANT VOIR CE FILM , JE SUIS TOMBE DANS LE PIEGE EN TOUTE INNOCENCE…….

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