Le vaccin Macron, un antidote démocratique

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    Comment éviter le piège tendu par Emmanuel Macron ?

    Son dernier coup de com est-il un coup de maître ?

    En déclarant qu’il veut emmerder 10 % de la population, il hystérise le débat à dessein. Bien sûr, il y a aussi des personnes vaccinées qui désapprouvent cette provocation. Mais la graine est plantée : ce sont les non vaccinés au covid responsable de la situation sanitaire. Pourtant la situation mérite nuance et mesure.

    On pourrait regarder les faits autrement.

    On pourrait reprendre les propos du professeur Eric Caumes, loin d’être un anti vax : « On est déçu sur la durée de protection et sur l’efficacité des vaccins.».  On pourrait.

    On pourrait écouter la déclaration de Céline Mounier, directrice de la surveillance de l’ANSM lors son audition au Sénat où elle détaillait la pharmacovigilance sur les vaccins anti-covid : «  L’ANSM fait état de plus de 110000 déclarations répertoriées d’effets indésirables sur les vaccins contre le covid-19, contre 45 000 déclarations hors pandémie (tout traitement compris) ». On pourrait.

    On pourrait rappeler que sous la présidence Marcon 17 500 lits ont été fermés dans les hôpitaux dont 5700 depuis le début de la crise du Covid. On pourrait.

    On pourrait rappeler que Jean Castex fut l’un des piliers de la mise en place de la réforme de la tarification hospitalière dite « T2A », l’un des piliers de la transformation de l’Hôpital en entreprise. Pour mémoire, la Tarification à l’activité, la « T2A », a fait de l’Hôpital une « entreprise de production de soins ». Avec elle, l’établissement ne reçoit plus un budget destiné à répondre à des besoins, mais est rémunéré d’après sa « production ». Et comme dans toute entreprise, celle-ci doit être suffisante et rentable. On pourrait.

    On pourrait arguer que corolaire de cette réforme, tous les ans depuis 2015 les services de réanimations sont saturés, au bord de l’explosion à cause de la grippe, et que l’état n’a pas entendu le cri d’alarme des soignants. On pourrait.

    On pourrait rappeler que s’il y avait 100 % de vaccinés, le virus circulerait toujours. Comme le rappelle les médecins quand on questionne les causes du nombre de personnes vaccinées à l’hôpital. On pourrait.

    On pourrait arguer que le nombre de contaminés n’est pas le bon indicateur. Il ne tient pas compte des souffrances psychologiques, des enfants, des seniors. On pourrait.

    On pourrait rappeler que les zoonoses, probable cause de cette pandémie est le fruit de la déforestation, de la perte de la biodiversité, de l’élevage intensif, et le gouvernement français ne freine pas cette folie. On pourrait.

    On pourrait rappeler que le tabac tue 78 000 personnes par an depuis des décennies, coute 120 milliards d’euros par an aux Français et on n’a jamais entendu un seul politique affirmer que les  fumeurs emmerdent les français. On pourrait.

    On pourrait pointer la contradiction dans la pensée d’Emmanuel Macron qui en  avril 2021, déclarait la main sur le cœur (le passe) «ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas ». « Il ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français…» On pourrait.

    On pourrait énoncer bien d’autres arguments pour montrer la complexité de la situation, la diversité des causes de la crise que nous traversons. Le non vacciné n’est pas le coupable unique. La crise sanitaire que nous traversons est le résultat d’une société qui va mal. Mais ça ne sert à rien. Nous avons basculé dans autre chose. Le machiavélisme. Inspiré – à tort – par le florentin Nicolas Machiavel, le machiavélisme définit une forme de stratégie qui permet la conquête et la conservation du pouvoir par tous les moyens. Le philosophe florentin écrit notamment dans son ouvrage «Le Prince » consacré à l’art de gouverner, « Divide et impera », “divise et règne“.

    De fait, les paroles du Président sont le fruit d’un calcul savant, une bombe à fragmentation pour diviser les Français, les Françaises. Une nouvelle fois, tout laisse penser que cela fonctionne. D’autant que la dissonance cognitive créée par la situation lui facilite la tâche. Il est parfois difficile pour une personne vaccinée qui a fait l’effort de suivre les recommandations du gouvernement de se questionner sur son choix et d’admettre que d’autres ne puissent pas faire cet effort.

    Dès lors, comment éviter ce piège tendu ?

    Nous sommes dans une forme d’impasse. Nous avons besoin de vivre ensemble et en même temps nous nous repoussons. Ce que le philosophe Emmanuel Kant avait théorisé avec son concept d’insociable sociabilité.

    A cet instant, je n’ai que des mots à partager, de la matière à penser.

    Pour commencer le concept d’Ubuntu. Issu de langues bantoues du sud de l’Afrique et popularisé notamment par les prix Nobel de la paix Nelson Mandela et Desmond Tutu, il nous rappelle que nos destins quoi qu’on en pense sont liés et nous sommes colocataires de cette unique Terre. Ce qui est souvent résumé par « Je suis parce que nous sommes et puisque nous sommes je suis ».

    Et de conclure par ces paroles de Martin Niemölle :

    «  Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

    Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

    Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.  »

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