Pourquoi le portage en écharpe ?
Il permet de porter son nouveau-né ou son nourrisson en respectant sa physiologie et de lui garantir, ainsi qu’au porteur, un maximum de confort. Les porte-bébés classiques du commerce proposent une position peu adaptée aux besoins du bébé, et le porteur se fatigue aussi assez vite. L’enfant y est droit, posé sur son entre-jambe et est finalement assez éloigné du porteur. Dans l’écharpe, il est arrondi, le dos soutenu sur toute sa hauteur et il est posé sur les fesses et collé au porteur : il ne fait qu’un avec celui-ci, ce qui rend le poids moins dur à porter.
Mon choix est fait : ça sera l’écharpe !
Les spécificités du nouveau-né
Il a le dos arrondi et n’a pas la musculature nécessaire pour le soutenir en position verticale. Il ne tient pas non plus parfaitement sa tête : la position doit donc assurer une aide au soutien. Son bassin n’est pas ouvert, il ne peut donc pas écarter complètement les jambes.
Les nouveaux-nés, ayant été contenus pendant les derniers mois de leur vie intra-utérine dans un espace réduit, retrouvent une forme de sécurité dans un mode de portage non contraignant.
Dans le même esprit, un petit qui a été bercé pendant 9 mois dans le ventre de sa mère apprécie de retrouver ces mouvements familiers en étant porté.
Comment ça s’est passé ?
Pendant ma grossesse, j’ai acheté une écharpe sur un salon consacré aux bébés. Mais une fois l’écharpe en mains, je me sentais bien incapable d’y positionner un bébé sans un minimum d’explications. J’ai donc participé, avec le futur papa, à un premier atelier avec une monitrice de portage pour apprendre les techniques. C’est sur un poupon en plastique lesté que nous avons fait nos premiers pas de parents porteurs. Il y a un coup à prendre et après avoir choisi le nœud qui semblait adapté à nos envies, nous avons répété plusieurs fois le nouage ainsi que les réglages sous le regard attentif et bienveillant de Céline, la monitrice.
Une fois rentrée à la maison, j’ai retrouvé le poupon de mon enfance et je me suis entraînée tous les jours histoire de me rassurer et de ne rien oublier des nombreux conseils glanés pendant l’atelier.
Je recommande de passer par un cours car, même s’il existe de nombreuses vidéos sur Internet pour apprendre, il y a des subtilités propres à chaque porteur (souplesse et agilité par exemple ou encore faiblesse d’une partie du corps) qu’il est intéressant de voir au cas pas cas.
Quelques semaines après la naissance, nous avons refait un atelier pour confronter la théorie sur poupon à la réalité de la poupette et réviser les positions.
Mes impressions
Notre fille a été portée en écharpe dès son troisième jour par son papa qui l’a emmenée faire une longue promenade pendant que je dormais et depuis, elle est portée chaque jour. La première fois, j’ai eu un peu peur de mal faire et puis, je me suis lancée. Avec de l’entraînement et la connaissance de mon bébé, j’ai gagné en dextérité et c’est finalement assez facile. Nous avons fait un troisième atelier pour apprendre à la porter sur le dos car, à trois mois, la demoiselle commence à vouloir regarder ce qu’il se passe et pèse de plus en plus lourd sur le ventre, alors que sur le dos, elle semble être un poids plume. Enfin libérée sur le devant, il est possible de faire plus de choses avec elle (étendre le linge, faire la vaisselle, etc.).
Depuis sa naissance, elle n’a pas encore testé la poussette, et ce pour le plus grand plaisir de ses parents un peu aventuriers qui n’ont de cesse de l’emmener « où les poussettes ne passent pas ». À commencer par les trottoirs étroits et encombrés de notre ville, les pentes escarpées de la forêt ou encore le chemin des Douaniers le long des côtes bretonnes. L’écharpe sans nœud, aussi appelée « sling », permet de s’installer en un temps record, ce qui est bien pratique pour faire une course (direct du siège-auto à l’écharpe en 10 secondes !) ou à la maison pour satisfaire le bébé qui demande à être porté. Je l’appelle « ma petite écharpe magique » car après quelques pas de danse pour bercer ma puce, celle-ci s’endort dans le sling et je peux la poser sans la réveiller grâce au système d’anneaux facile à desserrer.
En pratique
Les + :
- Participe à tisser un lien fort entre le bébé et le porteur (notamment le papa des bébés allaités qui ne partage pas les temps de repas).
- Facilite la vie des parents : pas de poussette à manipuler et à trimbaler, aucune limitation dans les déplacements.
- Respecte la physiologie du bébé, le berce, le rassure.
- Le ventre du bébé est massé et au chaud, ce qui peut atténuer d’éventuelles coliques du nourrisson, et la position verticale limite les reflux.
- Permet de limiter les maux de dos du parent porteur qui voit sa musculature se développer au fur et à mesure de la prise de poids de son enfant et ce, dans une bonne position. Ceci étant, certaines pathologies du dos peuvent rendre le portage contre-indiqué.
- L’écharpe sert de tapis de sol pour poser le bébé n’importe où, ce qui est très pratique.
- Le prix : il faut compter environ 70 euros pour une écharpe neuve de qualité. Le marché de l’occasion permet d’en trouver à moindre coût.
Les – :
- Il faut apprendre et donc « s’y mettre » un peu au début. Le prix des ateliers est très variable (cours particuliers ou collectifs). Dans mon cas, en région parisienne, deux cours particuliers de 2 heures 30 pour les deux parents coûtent 50 euros et le cours de mise au dos 25 euros.
- C’est un mode de portage moins accessible aux grands-parents ou oncles et tantes du fait de l’apprentissage, mais aussi de la grande proximité qu’il impose avec le bébé.
Mes écharpes
J’ai opté pour trois écharpes : une longue en sergé croisé pour le portage en ventral, une courte – toujours en sergé croisé – pour le portage en dorsal et un sling extensible pour le portage d’appoint quand il s’agit de mettre rapidement le bébé dans l’écharpe et de l’en enlever aussi vite. L’idéal est de trouver celle qui vous convient en testant (les monitrices en possèdent, en général, une belle collection) car les tissus, le ressenti et les nouages varient énormément d’une écharpe à l’autre.
Bon portage !
Par Gaëlle B.