« L’eau est l’organe du monde », écrivait le philosophe Gaston Bachelard dans L’Eau et les rêves (1942). Puissante et fragile, familière et nécessaire, l’eau fait partie intégrante de nos vies. Eau de mer, eau de source, eau de pluie… Nous avons tous besoin de cette ressource qui se raréfie sous l’effet du changement climatique. À l’occasion de la journée mondiale de l’eau le 22 mars, petit rappel sur les bienfaits de l’eau.
La planète bleue
- Si notre planète est recouverte à 70 % d’eau, l’eau douce ne représente que 3 % de toute l’eau présente sur Terre : cours d’eau, réservoirs naturels ou artificiels (lacs, barrages…) et nappes souterraines.
- Cette eau est utilisée à 70 % pour les besoins de l’agriculture, 23 % par l’industrie et seulement 8 % pour l’usage domestique (eau potable et sanitaire).
Source de vie
- Un être humain a besoin de 20 à 50 litres d’eau chaque jour pour satisfaire ses besoins (boire, cuisiner, se laver).
- 3 personnes sur 4 ont accès à l’eau potable dans le monde.
Sources : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, OMS et Unicef
ENTRETIEN
« En distribuant de l’eau potable dans 367 écoles, nous avons réduit l’absentéisme de 75 %. »
Créée en 2004, l’ONG 1001fontaines facilite l’accès à l’eau potable aux populations rurales des pays en développement. L’ONG installe dans certains villages des stations, gérées par des entrepreneurs locaux, permettant de purifier l’eau des mares, des lacs et des rivières. Rencontre avec le directeur général, Julien Ancele.
Pourquoi avoir créé 1001fontaines ?
Le projet a été fondé en 2004 par Virginie Legrand, François Jaquenoud et Chay Lo, un jeune Cambodgien venu étudier en France. Ce dernier leur avait expliqué que dans son village, on boit directement l’eau de la mare et qu’encore 20 % d’enfants mouraient avant l’âge de cinq ans en raison des maladies liées à l’eau. Aujourd’hui, grâce à notre action, principalement au Cambodge, mais aussi en Inde et à Madagascar, 400 000 personnes ont accès à l’eau potable, dont 130 000 enfants. En distribuant de l’eau potable dans 367 écoles, nous avons réduit l’absentéisme de 75 %.
Comment avez-vous choisi d’agir ?
Au Cambodge, dans un village proche de celui de Chay Lo, les fondateurs ont, pendant plusieurs mois, observé la situation, puis construit une première station d’eau potable. Pour permettre la pérennité du modèle, l’idée était de confier l’exploitation de l’usine à un entrepreneur local formé au préalable. Cela a permis la création de 500 emplois sur le terrain : les entrepreneurs et leurs assistants. L’installation de l’usine dans le village réduit aussi les coûts de distribution, le prix de l’eau reste ainsi abordable. Pour garantir la qualité de l’eau et éviter sa contamination pendant le transport, on a décidé d’utiliser des bonbonnes préalablement désinfectées.
Quelles seront vos prochaines actions ?
Le défi pour 2020, c’est de répliquer notre modèle dans d’autres pays, notamment au Vietnam ou en Birmanie. Notre pari est de travailler avec des partenaires du développement international, comme avec le BRAC (Bangladesh Rural Assistance Committee) et Action contre la faim, avec qui nous sommes en discussion. Un des enjeux est de sensibiliser et convaincre les bénéficiaires d’améliorer leur santé et leur bien-être.
Par Gaëlle Coudert et Marine Samzu
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bonjour
Très belle initiative que nous félicitons, cela dit je voulais savoir pourquoi vous n’intervenez pas auprès des Rohingyas , le peuple le plus persécuté au monde, parqué dans des camps de concentration inhumains et qui n’a accès ni à l’eau potable ni aux soins, ni aux droits fondamentaux ?
L’eau se raréfie sur Terre. Il faut sans cesse le rappeler. Ouvrir le robinet d’eau n’est plus un geste sans conséquence, chacun doit réfléchir à économiser l’eau dans sa vie quotidienne et surtout penser à ceux qui n’y ont pas accès…