Depuis 2009, l’entreprise sociale et solidaire Microdon développe des solutions de soutien aux associations grâce à L’Arrondi . Cet outil simple offre la possibilité aux citoyens de donner de quelques centimes à quelques euros lors d’un paiement en caisse ou en ligne, ou via un prélèvement sur salaire ou sur relevé bancaire. L’Arrondi a pour ambition d’être hissé au rang des plus grandes collectes de dons en France.
Des micro-dons pour une immense collecte ! En 2016, avec un don toutes les 10 secondes en moyenne, L’Arrondi a permis de réunir 1 487 247€ pour 252 associations dans toute la France. Accessible à toutes les bourses, il repose sur un geste simple et accompagne les citoyens dans des actes quotidiens (passage en caisse, don en ligne, prélèvement sur salaire…). « Pour les associations, c’est une nouvelle source de financement très précieuse qui démontre la force du collectif », soutient Lucie Gaudens, chargée de communication chez Microdon. C’est au Mexique, en 2009, que Pierre-Emmanuel Grange, fondateur de cette entreprise, découvre le principe du micro-don. Lors d’un passage en caisse, on lui propose d’arrondir le montant de ses achats au peso supérieur. Avec ces quelques centimes, il vient de soutenir une association et découvre le principe de l’arrondi. Il souhaite alors le développer à son retour en France en créant Microdon et L’Arrondi la même année.
L’Arrondi se démocratise
L’Arrondi en caisse permet aux enseignes de distribution partenaires de reverser la différence de montant à des associations qu’elles ont sélectionnées. La structure Microdon est quant à elle rémunérée pour mettre en place l’outil de A à Z et n’intervient pas dans le choix des bénéficiaires. « Avec cette prestation, les groupes qui participent au projet communiquent une image proche de leurs valeurs », explique Lucie Gaudens. Moins connu, L’Arrondi sur salaire existe également en France. Parmi 48 groupes engagés, Mésolia, entreprise sociale pour l’habitat de la région de Bordeaux et Toulouse, qui accompagne les personnes n’ayant pas les ressources pour se loger dans les conditions classiques du marché. Elle propose à ses employés volontaires un don prélevé mensuellement sur le net à payer de leur bulletin de salaire, déductible des impôts à hauteur de 66 %. « Nous souhaitons proposer une action de solidarité partagée entre les valeurs de l’entreprise et celles que chacun porte de manière individuelle », indique Emmanuel Picard, directeur général de Mésolia. Les associations viennent présenter leur action aux salariés et, si ces derniers le souhaitent, ils choisissent par vote anonyme les bénéficiaires de leurs micro-dons. Chez Mésolia, 40 salariés sur 240 ont fait le choix de L’Arrondi : d’avril à décembre 2016, 800 euros ont ainsi été récoltés, tandis que l’entreprise s’est engagée à doubler la somme pour contribuer elle aussi au don.
Une démarche collective
Bien avant d’arriver en France, l’arrondi a fait ses preuves aux États-Unis et au Royaume-Uni depuis 1987 sous le nom de payroll giving. Depuis un an et demi, on observe une réelle accélération des adhésions dans l’Hexagone, car l’idée a fait son chemin chez les différents acteurs. « Le montant des collectes double chaque année grâce au nombre croissant d’entreprises partenaires. Malgré un mécénat pas toujours au centre des préoccupations des dirigeants des grands groupes, la notion de micro-don entre dans les mœurs », analyse Lucie Gaudens. « Cette année, nous pouvons espérer encore multiplier par deux la somme collectée à travers de nouvelles enseignes qui s’engagent. C’est plutôt positif ! »
Côté associations, c’est une source nouvelle de financement. « Nous sommes bénéficiaires de deux arrondis : un arrondi sur salaire par l’Occitane qui soutient la création de ruchers au sein des Jardins de Cocagne, et un arrondi en caisse de la part de Naturalia qui “subventionne” nos paniers de légumes bio », explique Charlotte Porez, chargée de communication au Réseau Cocagne, une association de réinsertion via des jardins biologiques et solidaires. L’arrondi sur salaire a permis au Réseau Cocagne de collecter 2 568 euros de février à décembre 2016, celui en caisse vient d’être installé en février 2017. Grâce à l’argent collecté, des paniers solidaires de légumes biologiques sont distribués dans toute la France. Les adhérents de l’association ayant les plus petits revenus bénéficient de paniers à 3 euros au lieu de 10. La différence est couverte à hauteur de 4 euros par les arrondis et autres financements publics et privés nationaux, puis à hauteur de 3 euros par les partenaires locaux. Une solidarité concrète qui profite à tous. « Le prix de vente du panier n’étant pas affiché, ce programme non discriminant et valorisant est également vecteur de lien social », se réjouit Charlotte Porez. Un exemple à suivre !
Tifenn Ripoll
© Kaizen, construire un autre monde, pas à pas
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Oh , le bel et précieux article. Merci à vous ! J’y vais.
JM Maurice pour AFS – Agroécologie France Sénégal