Connu pour ses nombreuses expéditions notamment en Arctique, Jean-Louis Etienne a été le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire en 1986. Lors de ses interventions publiques, ce médecin et amoureux de la nature aime transmettre l’idée d’oser « inventer sa vie » et de faire ce qui nous anime au plus profond de nous. Il sera l’invité d’honneur de la soirée « Water Talks » organisé par l’ONG 1001fontaines à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars prochain.
Invité d’honneur de la soirée « Water Talks », organisée par 1001fontaines le 22 mars prochain, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, quel message souhaitez-vous transmettre sur cette ressource vitale ?
Le corps humain est composé à 80 % d’eau. Nous avons besoin de différents aliments en fonction de l’endroit où l’on se trouve. Il y a une multitude d’aliments et il y en a un qui est universel, indispensable et unique, c’est l’eau. Mais l’eau est aussi très précieuse et il est aujourd’hui très important d’en prendre conscience. Les deux grandes calottes glacières que sont le Groenland et l’Antarctique, les grandes réserves d’eau douce de la planète, sont indiscutablement les témoins du changement climatique. Elles perdent de plus en plus de masses conséquentes de glaces et cela devient préoccupant.
Avec vos observations des glaciers, comment faire du réchauffement climatique l’affaire de tous ?
Nous sommes tous des acteurs de la marche du monde. Il n’y a pas d’un côté le bon citoyen et de l’autre le mauvais industriel. Il y a des bons et des mauvais partout, mais ce que l’on observe, c’est que notre société actuelle est en rupture avec l’écosystème Terre. Ce qu’il faut c’est donner un canevas de réflexion aux gens pour renouer avec une attitude plus bienveillante. Dans mes conférences, j’essaye d’être le plus pédagogue possible. Sur une question aussi complexe que l’énergie par exemple, il est important de savoir ce qu’est un kilowatt, la quantité d’énergie que l’on consomme, etc. Il faut donner des pistes de réflexions pour ne pas braquer les gens, mais pour au contraire les amener à comprendre, et être ainsi plus généreux et plus impliqué.
Quelles pourraient être ces pistes de réflexions ?
Selon moi, la clef se trouve dans la logique de l’économie circulaire telle que nous la montre la nature. Il faut que l’on soit de très bons recycleurs. Dans la nature, les déchets organiques des êtres vivants sont revalorisés jusqu’à l’obtention d’une matière minérale. Cette matière reviendra alors dans la production primaire. Il me paraît donc primordial de protéger la production primaire qui est le point de départ de la vie. Par exemple, les plantes peuvent produire leur propre énergie en regardant le soleil, en prenant le CO2 de l’atmosphère mais aussi de l’eau et des sels minéraux dans la terre. Il faut arrêter les déforestations et planter du vert. Il en va de même pour les océans. Il faut les protéger pour permettre au phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire marine, de se développer.
Comment le citoyen peut-il agir, ici et maintenant, à son échelle ?
C’est un élément important. Je dirais qu’il faut être de « bons consommateurs » parce que nos choix peuvent faire la différence. Dans mes conférences, je dis souvent : « Soyez efficace sur votre zone d’influence. » On a tous des zones d’influences (famille, professionnelle…). Si chacun fait le geste qu’il faut à son échelle, on peut avancer efficacement. Il se passe beaucoup de choses intéressantes, on voit beaucoup de personnes se regrouper, se structurer et proposer une autre vision de la société. J’observe aussi une évolution dans l’entreprise, parmi les jeunes dirigeants où le concept d’économie circulaire, d’énergie, est de plus en plus présent.
En plus de votre travail scientifique à travers le monde, qu’est-ce que le voyage vous a personnellement apporté ?
Je suis allé en région polaire parce que j’ai du plaisir à aller dans les déserts. Mon existence s’est construite sur une passion : l’exploration. Je ne me prive de rien. Je ne suis pas dans une sobriété décidée ou engagée, elle est naturelle. C’est ma vie et j’ai marché toute ma vie. On l’oublie souvent mais la marche est un outil colossal de liberté. Ce ne sont pas que les jambes qui marchent mais tout le cerveau, le poumon, le cœur… C’est une démarche minimaliste mais qui a un effet maximal. Je ne peux que recommander, en tant que médecin, de se déplacer le plus possible à pied.
Que chacun s’explore… C’est le message que vous aimez transmettre dans vos conférences…
Le plus important pour moi lors de mes interventions publiques, c’est d’inciter les gens à être fidèles à leur désir profond, d’aller le plus possible vers la voie de leurs rêves même si le chemin peut être difficile. Mais avec du travail et de la persévérance, rien n’est impossible…
Propos recueillis par Maëlys Vésir @MVesir
1001fontaines from 1001 fontaines on Vimeo.
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Je n’accorde aucune crédibilité écologique aux personnes, même a priori très sympathiques, qui, comme Jean-Louis Etienne, sont pro nucléaire (sans toujours le clamer sur les toits).
Un peu comme l’écrivain Erik Orsenna, invité partout, qui a un avis sur tout, spécialiste en tout (et forcément en écologie, donc), et qui pendant des années a siégé au Comité d’Ethique d’AREVA… (cherchez l’erreur)