Pas besoin d’être astrophysicien pour lever les yeux au ciel et admirer étoiles et planètes ! Là-haut se dessine un monde infini propice à l’imagination et source de nombreuses émotions pour les grands… et les petits.
Si la pollution et les lumières de nos villes empêchent souvent de voir les étoiles, quel enfant n’a jamais eu le regard attiré par une Lune majestueuse ? Depuis toujours, nous levons les yeux au ciel et prenons conscience qu’il existe des choses ailleurs, hors de notre monde. Toutes nos grandes réalisations ancestrales, comme les alignements de mégalithes, les pyramides et les agroglyphes, semblent avoir un rapport avec le ciel. Une théorie existe même selon laquelle les peintures de Lascaux, et celles d’autres grottes, auraient été réalisées sur le modèle de l’alignement des étoiles.
Que ce soit dans le domaine artistique, ésotérique ou scientifique, le ciel est omniprésent dans nos vies. Il nous accompagne d’une façon ou d’une autre et constitue une formidable occasion d’éveiller la curiosité des enfants.
C’est décidé, j’explore le ciel !
Pour cela, rien de plus simple. Équipé d’une couverture et d’un transat, il suffit de guetter la soirée idéale : une température clémente et un ciel clair et bien noir, loin des lumières parasites des villes qui gênent les observations. Pour les plus téméraires et pour prolonger une soirée magique à la belle étoile, préférez le bivouac.
On peut commencer seul et sans outils d’observation. Ceux qui veulent aller plus loin dès la première soirée pourront utiliser une des applications qui permettent de visualiser en direct les éléments du ciel. Testez les gratuites et, si vous devenez mordu, quelques euros vous apporteront confort et ergonomie. Pour les débutants, on peut conseiller : Stellarium, Carte du ciel, Sky Map et Star Walk. C’est parti !
Première étape : que voit-on ?
En levant les yeux au ciel, on voit en général deux choses : des points qui brillent et la Lune. Les points sont des étoiles très éloignées ou des planètes plus proches. La Lune, elle, est l’unique satellite de la Terre, attiré par elle, et qui tourne autour à 380 000 kilomètres de distance.
Deuxième étape : où se situe la Terre ?
On ne sait pas trop, car tout bouge dans l’Univers, mais nous sommes en tout cas à l’intérieur d’une galaxie appelée la Voie lactée. Nous en apercevons le centre lorsque nous regardons dans le ciel la « voie lactée », cette bande blanchâtre légèrement arquée. Il s’agit de très nombreuses étoiles superposées, d’où cette impression de « lait ».
Troisième étape : ne pas perdre le Nord
Une étoile permet de nous situer par rapport au nord : l’Étoile polaire. Pour la trouver, rien de plus facile. D’abord, il faut repérer la Grande Ourse, cette constellation en forme de grande casserole. Ensuite, on prolongera vers le haut le tracé du rebord de la cuve opposé au manche en comptant environ cinq fois sa longueur. Cette distance nous amène sur l’Étoile polaire, un peu isolée. Si le ciel est d’un noir profond, on peut remarquer qu’elle est la première étoile du manche d’une autre casserole, plus petite, qui n’est autre que la Petite Ourse.
Quatrième étape : étoiles ou planètes ?
Les étoiles sont des soleils, c’est-à-dire des astres qui brûlent en émettant de la lumière. Notre Soleil est si proche que nous apercevons sa forme ronde. Les autres étoiles sont loin, en dehors de notre système solaire, et ne forment que des points. Les planètes et la Lune, elles, sont des astres qui n’émettent pas de lumière, mais réfléchissent celle du Soleil. En se concentrant bien, on peut remarquer que leur lumière ne scintille pas comme celle des étoiles. C’est assez subtil, mais voilà comment distinguer une étoile d’une planète : si la lumière scintille, il s’agit de l’une des quelque cinq mille étoiles observables à l’œil nu dans un ciel bien noir et situées à des années-lumière. Si la lumière est fixe, alors il y a des chances que ce soit une planète toute proche, c’est-à-dire à des millions ou milliards de kilomètres seulement !
Cinquième étape : les constellations
Déterminées de façon subjective, les formes que représentent les alignements d’étoiles servent à se repérer dans le ciel. À partir de la Grande Ourse, et muni d’une carte du ciel (papier ou virtuelle), on pourra rechercher les autres. Les constellations sont composées d’étoiles aux caractéristiques et aux noms variés : Bételgeuse, Bellatrix, Sirius, Véga, Aldébaran, Castor, Pollux, Mizar, etc. Interroger les enfants sur ce que ces noms leur évoquent est une piste à suivre pour stimuler leur imagination. On peut aussi laisser la rêverie prendre le dessus et trouver soi-même des formes, comme le faisaient nos ancêtres. Ici, un serpent, là, un vélo, ailleurs, une fleur, etc.
ALLER PLUS LOIN
Première possibilité : utiliser une carte du ciel issue d’un livre ou bien celle composée de deux disques que l’on fait tourner pour faire coïncider l’heure, le jour et le mois. Il suffit ensuite de l’orienter vers le nord et de la lire.
Deuxième solution : utiliser une application qui dessine tous les éléments du ciel, même ceux invisibles à l’œil nu. On se géolocalise et on oriente le smartphone vers le ciel pour lire ce qui s’y trouve. Certaines applications permettent d’avoir des détails sur l’astre observé, comme sa distance par rapport à la Terre ou sa taille. Pensez à relever la tête de temps en temps afin de ne pas oublier l’essentiel : le ciel et ses habitants. Non, pas les Martiens ni les Vénusiens, mais la « faune du ciel », car c’est bien comme cela que les astrophysiciens nomment les éléments qui le composent !
Astuces planètes
Celles qui sont blanches et brillent beaucoup sont Vénus, Jupiter et Saturne. Celle qui est rouge, Mars. Les autres sont peu visibles sans télescope. Attention, toutes ne sont pas toujours dans le ciel du moment, elles tournent sans cesse autour de nous, bien plus que les étoiles.
L’ordre des planètes par rapport au soleil
On range souvent les planètes en fonction de leur distance par rapport au Soleil. Les voici, dans l’ordre, de la plus proche à la plus éloignée : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune. Pour retenir cet ordre, voici deux phrases célèbres reprenant les initiales des planètes : « Me Voilà Tout Mouillé, J’ai Suivi Un Nuage » et « Mon Violoncelle Tombe, Mais Je Sauve Une Note ». Le mieux étant encore d’inventer sa propre phrase mnémotechnique et de dessiner les planètes à côté.
Pistes de jeux du ciel
En amont, on peut utiliser une carte du ciel ou des photos pour dessiner ses propres constellations et les retrouver le soir. On introduit ensuite la soirée en lisant un conte sur la Voie lactée ou en cherchant des paréidolies * sur la Lune. Les plus astrophysiciens s’amuseront à calculer combien de secondes met la lumière de la Lune ou du Soleil à arriver sur Terre, ou à rechercher les mers lunaires. Les manuels fabriqueront un mobile de notre système solaire, avec les distances entre les planètes à l’échelle.
* Sorte d’illusion d’optique qui nous fait voir des formes identifiables où il n’y en a pas, comme une tête de cheval dans les nuages ou un visage sur la Lune.
Ai-je besoin de m’équiper ?
Il est tentant d’acheter son « premier télescope » à un enfant. Mais, sans passion ni médiateur, cet outil ne servira généralement pas longtemps, ou seulement à regarder la Lune. Avant tout achat de matériel, le cadeau idéal serait d’offrir aux enfants un stage dans une association, comme les stages « Petite Ourse » de l’Association française d’astronomie. Ensuite, s’ils sont mordus, on pourra investir, en commençant par un télescope d’occasion, ou prêté ?