Quelle distance pour quel âge ? Avec quel matériel équiper sa famille ? Comment motiver ses troupes ? Michaël Anthoine, conseiller technique à la Fédération française de randonnée, nous livre ses inspirants conseils pour mettre les pas de ses enfants dans les siens.
À quels âges ?
– Moins de 3 ans :
Un porte bébé, spécialement destiné à la randonnée, est nécessaire. Les parents veilleront à ce que leur sac de portage ne comprime pas leur enfant. Ils devront également marquer des pauses toutes les heures pour lui dégourdir les jambes. Une randonnée en altitude (plus de 1 500 mètres) est déconseillée aux enfants en bas-âge, car ils sont davantage sensibles à la pression atmosphérique et à la raréfaction de l’oxygène.
– Entre 4 et 12 ans :
Pour faire simple, 1 an égale 1 kilomètre. Autrement dit, un enfant de 8 ans pourra marcher, en moyenne, 8 kilomètres par jour. Sauf, bien entendu, contre-indication médicale. À la distance, s’ajoute un autre critère, celui du dénivelé. Sur du plat, on enchaine les pas à un rythme de 1 à 2 kilomètres par heure. En cas de dénivelé, on ralentit l’allure. Dès l’âge de 6 ans, on peut affronter 500 mètres de dénivelé. Si le groupe de randonneurs comprend plusieurs enfants, il faudra s’adapter au rythme de celui qui est le plus lent. Et toujours être attentif à leur état de fatigue. Il ne s’agit pas de réaliser une performance, mais d’arriver, ensemble, à destination. Attention au coup de pompe, qui arrive en général au troisième jour. Pour l’éviter, prévoir une nuit de sommeil réparateur la veille. Enfin, pour une première randonnée en famille, mieux vaut s’entrainer un week-end avant de partir pour un séjour nomade d’une semaine.
– Plus de 12 ans :
Les capacités physiques et l’endurance des adolescents se rapprochent de celles des adultes. Seules “contraintes” : penser à bien les nourrir et à les motiver !
Je m’abonne pour 1 an et 6 numéros à partir de 28€
Quel matériel ?
Dès 6 ans, l’enfant peut porter un sac à dos de moins de 3 kilogrammes. Il aura le sentiment de “faire comme les grands”. Ce sera un premier pas vers l’autonomie.
Les parents y glisseront, notamment, une gourde remplie d’eau et des sucres lents et rapides, tels des fruits secs et des barres de céréales. Toutes les heures, une pause de 15 minutes s’impose pour ainsi boire et manger.
Comme leurs parents, les enfants devront être équipés de confortables chaussures de randonnée dans lesquelles ils auront déjà marché. Attention aux déperditions de chaleur : il faudra bien se couvrir non seulement les pieds, mais aussi la tête. Veiller à choisir des vêtements imperméables et “respirants”. Ne pas oublier un chapeau “bob” en cas de soleil, des lunettes et de la crème solaires. De même, privilégier les pantalons aux shorts pour se protéger des coups de soleil et des piqures d’insectes.
Quelle motivation ?
Quelle que soit la condition physique de l’enfant, il est essentiel de le motiver psychologiquement à “mettre un pas devant l’autre et recommencer” ! Ce peut être dès la préparation de la randonnée en choisissant, ensemble, un lieu qui les fait rêver. Il s’agit ensuite de rendre la marche ludique. Dans cette optique, les parents pourront, par exemple, demander à leurs enfants de repérer des animaux à l’aide de jumelles ou de photographier des points de passage remarquables, tels une cascade ou une grotte. C’est aussi l’occasion idéale pour les initier à la lecture d’une carte ou à l’utilisation d’un GPS. Et s’ils sont réfractaires à la marche, opter pour un trajet avec un portage animalier. Rien de tel qu’un âne pour faire avancer les troupes !
A lire aussi :
La nature, salle de concert pour musique verte
Fiche pratique : Voyager avec son animal de compagnie