Entamer la transition énergétique en Europe

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    Les 23 et 24 octobre derniers, les 28 pays membres de l’Union Européenne se sont fixé des objectifs ambitieux en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030. Mais comment passer de la parole aux actes ? Dans quels domaines investir pour arriver à de grandes transformations ? Voici quelques idées pour entamer la transition énergétique en Europe.

    ©D Gauzin Muller - Entamer la transition
    ©D Gauzin Muller

    Présenter la transition énergétique comme une opportunité économique

    Au-delà des bienfaits vitaux pour l’environnement et l’être humain, gagner en efficacité énergétique présente de nombreuses opportunités économiques. Aborder la notion de transition d’un point de vue strictement économique se révèle donc être une approche particulièrement pertinente pour valoriser ce mouvement, pour lui donner la puissance médiatique et politique qu’il mérite.

    Commençons par rappeler que l’efficacité énergétique est l’un des secteurs qui génèrent le plus d’emplois, notamment dans la rénovation de bâtiments (8 à 27 emplois par an par million d’euros investis). L’efficacité énergétique peut aussi être source d’une meilleure productivité industrielle (amélioration de l’environnement de travail, réduction des coûts de maintenance, etc.) et de réduction des dépenses publiques (économies directes sur les services publics, recettes fiscales tirées des activités générées par les investissements). Enfin, son effet peut se révéler positif sur la santé et le bien-être des ménages les plus précaires (chauffage de meilleure qualité, diminution de la pollution domestique, etc.).

    Soutenir les modes de transport différents

    Dans le secteur des transports, l’idéal est de soutenir des solutions de mobilité variées. Pour les villes denses, le renforcement des infrastructures publiques doit ainsi s’accompagner d’aménagement au profit des modes actifs (marche, vélo…). Ces derniers présentent également des bénéfices sanitaires indéniables et sont source d’économies sur le long terme pour les systèmes de santé.

    Encourageons également les motorisations hybrides, électriques, au gaz naturel ou même à hydrogène lors du renouvellement de flottes de véhicules professionnels ou utilitaires, autant dans les transports collectifs (terrestre comme fluvial) que dans des services de transports en libre-service (comme l’Autolib). N’oublions pas les transports de marchandises et soutenons les investissements des transporteurs pour améliorer la chaîne logistique, en profitant des alternatives à la route (transport fluvial, ferroviaire, maritime…).

    Investir dans les filières sylvicoles et agricoles

    La chaleur renouvelable et les productions de bioénergies doivent être pleinement considérées dans le mix énergétique européen. Ainsi, nous pourrions remplacer l’énergie finale, produite à partir de combustibles fossiles, par des sources renouvelables comme le bois-énergie, la géothermie, le solaire thermique ou encore le biogaz issu de la méthanisation.

    Le développement des bioénergies est à associer avec les investissements dans les filières sylvicoles et agricoles. Ces mêmes filières doivent être profondément transformées afin de devenir moins consommatrices d’énergie, d’intrants d’origine fossile, et moins émettrices de gaz à effet de serre. Les filières de l’économie circulaire participent également à cet enjeu en favorisant, par exemple, la récupération de chaleur des centres de données, ou encore par l’organisation de la collecte des biodéchets en ville en vue de leur méthanisation.

    Décentraliser et interconnecter les réseaux d’électricité

    Au-delà de ces investissements, il devient urgent, nécessaire, de décentraliser et d’optimiser les réseaux d’électricité à l’aide d’outils numériques, dans les smart grids, réseaux de distribution d’électricité « intelligents ». Une partie des travaux sont à réaliser directement chez les consommateurs, par des compteurs communicants et la domotique associée.

    Renforcer les interconnexions entre pays, accueillir les énergies renouvelables intermittentes, rendre les réseaux « intelligents » : les opportunités sont nombreuses pour l’énergie de demain !

     

    Source : Terra Nova

     


     

    Lire aussi : La transition énergétique allemande

    Lire aussi : Le hors-série de Kaizen sur la France en Transition

    3 Commentaires

    1. Une bien jolie photo d’Ursula Sladeck (Prix Nobel Européen 2014 de l’Environnement) avec son mari, récompensé par son rôle premier (Création de la coopérative d’électricité alternative (EWS Schönau – Les rebelles de l’Energie) contre toutes les lobby Allemand de l’Energie.

    2. Bonjour,
      je suis assez déçu par Kaisen. Je sais, ce n’est pas une bonne entrée en matière, mais c’est pourtant un fait!
      Dans chacun de vos article, je lis qu’il faut utiliser les énergies propres. Très bien! J’ai même acheté le Kaisen spécial « Comment devenir autonome », espérant trouver des infos concrètes concernant l’éolien. Mais rien! Pas le moindre mot!
      Vous ne parlez que du photovoltaïque.
      Pourtant, le photovoltaïque est tout sauf écologique!
      En fait la fabrication de panneau solaire est très polluante – comme toute la production de chips au silicium. Un ingénieur français dont je ne me souviens malheureusement plus le nom a calculé il y a environ deux ans que le bilan énergétique restait négatif après 25 ans d’utilisation d’un panneau solaire, c’est à dire que le cout de production énergétique du panneau depuis l’extraction du silicium jusqu’à la mise en fonctionnement restait supérieur à la production d’électricité sur 25 ans!
      Le petit éolien serait une solution beaucoup plus intéressante particulièrement en terme d’autonomie!
      En Europe, les compagnies d’électricité doivent racheter dés le 1er kWh en solaire et l’état donne une aide pour cela. Par contre, ils ne sont contraint de racheter le kWh éolien qu’a partir de cent mille kWh.
      Il y a deux raisons à cet état de fait : Les producteurs européens de panneau solaire siègent à Bruxelles et les fournisseurs d’électricité veulent garder le monopole de la production par éolienne.

      Alors que vous, Kaisen, ne donniez aucune info sur l’éolien, ben moi, ça me déçoit et puis ça m’attriste!

      Mais bon, à part ça, j’aime bien vous lire!

      Cordialement,
      Pierre Buénerd

    3. Bonjour M. BUENERD,

      Vos informations sont sans doute devenues obsolètes avec le temps. Le temps de retour énergétique d’un panneau solaire est beaucoup plus faibles que ce que vous annoncez. Voici un lien explicatif avec l’étude.

      http://www.photovoltaique.info/Temps-de-retour-energetique.html

      Mais effectivement, ça n’empêche pas de parler des autres alternatives pour produire de l’électricité … et/ou de la chaleur ! 🙂

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