D’abord, de la compassion. De la compassion pour toutes ces familles, ces personnes qui ont perdu un être cher, ce vendredi 13 novembre. Tristesse, colère… Quand les femmes et les hommes ne sont plus, restent les émotions. Il y a déjà tant d’analyses en tous sens, le silence est tentant – commenter l’actualité n’est pas notre fonction première en tant que slow media. Pourtant, au moins deux questions se posent à nous, Kaizen : quelle est notre part ? Et comment rester 100 % positifs et « construire un autre monde, pas à pas » ?
Daesh est le fruit d’un processus dont les origines sont multiples : sentiment d’exclusion locale ou globale, manque de repères, de vision, famine, intérêts géopolitiques et économiques, etc. Le monde a enfanté Daesh. Marc Trévidic, ici, et Rachid Benzine, ici, ou encore cette analyse détaillent davantage ce long cheminement. En résumé, l’or noir nous tue écologiquement, financièrement, intellectuellement – avec le wahhabisme entre autres –, et, à présent, à la terrasse des cafés. Nous ne tentons pas de justifier ou d’excuser les actes commis, juste de trouver ensemble les moyens de freiner le développement de cette entreprise terroriste et, pour cela, remonter aux sources est essentiel. Il est aussi essentiel pour contrer la tentation du repli sur soi – pour ne pas dire identitaire –, de comprendre que, si nous portons en nous une partie de la solution, nous sommes aussi une partie du problème.
Ce qu’Edgar Morin résume dans sa définition de la « complexité » du monde : tout est lié. Telle une approche quantique !
Alors, comment se débarrasser du terrorisme ? Comme le démontre Dominique de Villepin, on sort toujours perdant en menant la guerre contre le terrorisme. Seules des alternatives le feront mourir de lui-même.
Et c’est là que nous reprenons notre fonction. Plus que jamais, il est temps, ensemble, avec fraternité, et dans une approche universaliste, de construire un autre monde. Un monde dans lequel boire un verre le vendredi soir et aller à un concert se fait en paix et dans la joie de partager.
Si, comme le propose le Giec, nous laissions sous terre 80 % des énergies fossiles, la puissance des pétroliers serait amoindrie. Ce sont les graines que nous plantons aujourd’hui qui produiront les fruits de la paix demain.
Elles existent, à nous de les planter !
Nous, Kaizen, continuerons de les cultiver.
Pascal Greboval, rédacteur en chef de Kaizen
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