S’approvisionner collectivement auprès de producteurs locaux, sans contrainte et à un prix juste, tel est l’objectif des groupements d’achats. Reportage au cœur des ces rassemblements de consommacteurs !
En 2010, le recensement agricole montre qu’un producteur sur cinq vend ses produits en circuit court, notamment grâce aux AMAP ou par le biais des plateformes Internet. À ces systèmes d’approvisionnement s’ajoutent les groupements d’achats qui fleurissent un peu partout dans l’Hexagone. Créés à l’échelle d’un quartier ou d’un village par quelques personnes désireuses de consommer local – ou équitable quand il s’agit de denrées provenant de l’étranger –, ils permettent de s’épanouir socialement et de se réapproprier sa consommation alimentaire, vestimentaire ou énergétique.
Ces systèmes de vente s’établissent autant en zones rurales qu’urbaines. Depuis octobre 2012, UnisVersLocal dans le 18e arrondissement de Paris propose à ses adhérents une livraison de produits frais tous les 15 jours, ainsi qu’une boutique autogérée de produits secs accessible cinq jours par semaine. « L’alimentaire a beaucoup d’importance pour moi et j’avais envie de créer un système de distribution en circuit court sans avoir à gérer beaucoup de stocks », avoue Laure, initiatrice d’UnisVersLocal. Quand elle constate que les plateformes de vente en ligne comptent deux intermédiaires entre le producteur et le consommateur – ce qui se traduit par des prix de vente augmentés d’environ 15 % –, cela lui donne envie de faire bouger les choses. « Mes amis du quartier et moi étions d’accord pour monter un système qui nous permette de soutenir des productions paysannes de qualité et d’acheter sans aucun intermédiaire. Nous avons réuni une trentaine d’intéressés puis nous avons commencé. »
Des producteurs locaux
Côté producteurs, UnisVersLocal fait confiance au Collectif Percheron, situé à 170 km de Paris. Ce groupement de 18 paysans, éleveurs et fromagers fait figure d’intermédiaire mais, en région parisienne, ce n’est pas si simple de s’approvisionner directement auprès des petits producteurs ! Bruno Liehn, producteur de pommes et membre du Collectif Percheron témoigne des avantages « Je suis assez regardant sur la distribution. On peut très vite se trouver dépendant d’un circuit, y compris de celui des enseignes bio. Je veux garder la maîtrise de la commercialisation. » Nicolas Beaufils livre également UnisVersLocal. Il est maraîcher bio en Picardie. Pas moins de 98 % de sa production est vendue en AMAP ou en groupements d’achats. Pour lui, le circuit des AMAP est plus avantageux. L’adhésion à l’année des consommateurs pour un panier hebdomadaire lui assure une régularité de revenus. Pour Bruno et Nicolas, les groupements d’achats sont un moyen cohérent de vente car ils permettent de conserver une production éthique et de garder une proximité avec l’acheteur. Même s’ils ne rencontrent pas toujours directement les consommateurs, ils sont informés de leur niveau de satisfaction. Pour nourrir cette relation, un groupement d’achats situé dans le Val-de-Marne invite les producteurs à l’assemblée générale pour écouter, échanger et rencontrer les membres du groupe.
Du sec à prix de gros
Les produits secs – qui ne sont pas cultivés ou fabriqués sur place (pâtes, riz, huiles, etc.) – peuvent revenir bon marché pour le consommateur. « Nous pouvons bénéficier de réductions allant de 25 à 35 % [par rapport au magasin bio local] », précise Jean-Claude, membre actif d’un groupement d’achats dans la Drôme. Pour bénéficier de tels avantages, ce groupe achète directement à un grossiste qui propose toutes les marques bio distribuées dans le commerce. « Nous incitons les membres à réfléchir à ce que représente le réflexe d’achat et à leur rôle de consommateurs. C’est pourquoi nous les invitons à se ravitailler auprès des maraîchers locaux quand c’est possible. » Mais l’économie n’est pas la seule motivation pour offrir du sec aux membres de groupements d’achats. « Nous avons trouvé un meunier qui propose des farines bio quasiment introuvables dans le commerce ; cela permet de faire des pains originaux », confie Patrick du Val-de-Marne. À UnisVersLocal, les produits secs sont stockés dans un lieu autogéré nommé Le Cellier Collectif. Chaque adhérent prend la clef pour ouvrir Le Cellier, puis fait ses achats et les enregistre sur un outil informatique pour payer. Simple et souple !
Une organisation solide : le clef de la réussite
Pour le consommateur, intégrer un groupement d’achats a de nombreux avantages : qualité des produits, pas d’obligation d’acheter régulièrement [contrairement à l’AMAP]. Cette souplesse nécessite une organisation solide propre à chaque groupement d’achats.
Chez UnisVersLocal, grâce à un informaticien bénévole, les 75 membres peuvent passer leurs commandes sur un site Internet spécialement dédié. Ce système informatique permet aussi la gestion simple des commandes et des livraisons. Ce groupement est géré collégialement par 14 personnes dont 4 sont responsables respectivement du site Internet, des adhésions, de la comptabilité et de l’accueil des nouveaux adhérents. L’implication de tous les adhérents est indispensable : elle se fait notamment lors des livraisons bimensuelles. Un planning en ligne leur permet de s’inscrire à l’avance sans obligation stricte. Détail intéressant : une carte géographique du secteur avec la localisation de chacun des membres est en ligne sur le site Internet. Cela facilite les services pour le retrait des commandes en cas d’absence. C’est le petit plus d’UnisVersLocal !
L’implication individuelle : l’ingrédient secret
Impliquer chaque adhérent dans le fonctionnement est souvent difficile. Un groupement d’achats de la Drôme, constitué de 15 personnes, s’était heurté à cette difficulté : quelques membres étaient devenus des consommateurs, et le groupe n’a pu continuer à fonctionner. Il a été incorporé à une association rémunérée pour ses services [commandes, logistique] par une commission de 4 à 5 %.
La mise en place d’une charte éthique peut également être une solution pour pérenniser l’engagement minimal de chacun.
Toutes les activités de fonctionnement cimentent la petite communauté d’acheteurs et chaque groupement devient un lieu d’échanges et de partage. Les adhérents trouvent ou retrouvent un contact avec l’agriculture paysanne, et les petits producteurs se réapproprient peu à peu leur territoire. Dans tous les cas, l’objectif économique ne supplante jamais l’objectif militant.
Par Dominique Firbal
Extrait de la rubrique Si on le faisait de Kaizen 15
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Achetons mieux, oui !
Les circuits courts pour court-circuiter la grande distribution.
La NEF pour court-circuiter les Banques
Et Enercoop pour court-circuiter EDF
Et l’écologie, c’est avant tout limiter sa consommation personnelle à ce dont on a besoin…. avec pourquoi pas un certain confort, et des loisirs, mais dans les limites du raisonable (2fois le nécessaire?). La part des 1% dans la crise écologique…? 50% ?… puisqu’ils détiennent la moitié des ressources de la planète ….
L’écologie c’est aussi la dénonciation de l’actionnariat anonyme, qui déresponsabilise ses actionnaires qui n’ont pour but que le profit à court terme, et qui de fait va a l’encontre de toute considération écologique ou citoyenne.
Achetons mieux ! N’achetons pas à ces grandes Société Anonymes.
Et bien sûr achetons mieux, n’échetons pas…. Partageons, réparons, recyclons, donnons, réutilisont, ou achetons d’occasion
Achetons du BIO pour notre santé et pour la terre.
Achetons moins de viande.
Alors oui achetons mieux ! 🙂
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