Depuis son lancement en octobre 2013 à Bayonne, la dynamique citoyenne Alternatiba, qui mobilise sur l’urgence climatique et la justice sociale en vue de la COP21, prend de l’ampleur. Cet été, des dizaines de « Villages des alternatives » sont programmés aux quatre coins de l’Hexagone et chez nos voisins européens. Celui de Saint-Quentin-en-Yvelines, en région parisienne, est l’un des premiers de la saison à avoir eu lieu, début juin.
3 questions à Khaled Gaiji, membre d’Alternatiba Saint-Quentin-en-Yvelines et de Dédale, l’association à l’initiative du collectif.
Saint-Quentin-en-Yvelines a organisé son Village des alternatives les 6 et 7 juin derniers à La Verrière. Quel premier bilan en faites-vous ?
Notre objectif était d’attirer 5 000 personnes : il est atteint ! Nous souhaitions nous adresser à un public non politisé et non militant : c’est également réussi. Certes, nous n’avons pas rempli les salles de conférences, mais nous avons touché un autre public. Les associations présentes nous ont dit qu’elles avaient recruté de nouveaux adhérents. Cela veut dire que nous sommes parvenus à amener dans le monde alternatif des gens qui n’y étaient pas. L’autre satisfaction est d’avoir mis en relation des initiatives locales qui ne se connaissaient pas. C’était par exemple la première fois que les AMAP du secteur se rencontraient. J’ai encore du mal à réaliser que nous sommes arrivés à organiser ce grand événement ! C’est génial, un vrai antidépresseur militant !
Qu’est-ce qui fait la force d’Alternatiba et explique ce succès grandissant ?
Nos revendications sont assez radicales. Il n’y a qu’à voir le slogan du mouvement : « Changer le système, pas le climat ». C’est radical, et pourtant, ça passe ! Les gens n’ont pas peur, car on insiste sur les solutions, en délivrant un message positif. C’est ça, le secret, ce qui fait venir les gens. Depuis 30 ans, on leur rabâche toujours les mêmes problèmes. Les gouvernements y répondent par de fausses solutions – OGM, agrocarburants, marchés carbone… – auxquelles ils ne comprennent rien. À l’inverse, Alternatiba met en avant de vraies alternatives, concrètes et locales. Les gens ont soif de cela.
Comment voyez-vous la suite du mouvement, d’ici la COP21 et au-delà ?
Le mouvement n’arrête pas de s’amplifier, c’est incroyable ! Rien qu’à l’échelle locale, notre Village en a entraîné d’autres dans son sillage – Centre Yvelines, Rambouillet, Nord Essonne, etc. Ce sont 80 villages qui se montent partout en France et même en Europe, avec plus de 100 000 personnes déjà touchées. C’est une réussite. Mais, le véritable succès arrivera quand toutes les parties prenantes de la société seront mobilisées et que les alternatives seront devenues la norme. En tout cas, la stratégie Alternatiba ne peut être que payante : dans le pire des cas, nous allons créer le changement du système par le bas. Dans le meilleur, nous allons réussir à imposer notre plaidoyer et à influencer les décideurs. Quand ils verront les choses bouger autour d’eux, ils seront forcés de surfer sur la vague.
Propos recueillis par Clarisse Briot (L’ESSentiel)
En selle pour le climat !
Ils auront pédalé plus de 5 000 km pour le climat. Une équipe de 40 bénévoles d’Alternatiba se relaient depuis le 5 juin dernier sur un tandem quatre places, la fameuse « quadruplette », symbole de la transition écologique à conduire et de la solidarité nécessaire pour y parvenir. Le parcours, qui compte 187 étapes en France et en Europe, est émaillé de « mini-Villages des alternatives » et de Vélorutions pour accompagner la quadruplette sur les derniers kilomètres. « Le Tour a pour but d’aller rencontrer les gens localement pour leur dire que si les décideurs ont leur importance, il ne faut pas tout attendre d’eux », explique Txetx Etcheverry, fondateur de l’association écologiste Bizi !, à l’origine du projet Alternatiba en 2013. La caravane, partie de Bayonne et financée par une campagne de crowdfunding (financement participatif) qui a permis de lever près de 70 000 euros, clôturera son périple à Paris le 26 septembre prochain, lors du Village des alternatives organisé dans la capitale.
Pour suivre la dernière ligne droite du Tour : alternatiba.eu/tour2015
« Alternativez-vous ! »
C’est un petit livre d’une quarantaine de pages, qui s’inspire du célèbre « Indignez-vous » de Stéphane Hessel, qui fut l’un des parrains d’Alternatiba et dont la veuve a repris le flambeau. Rédigé avec le Collectif pour une Transition citoyenne, l’ouvrage est un guide romancé des solutions, individuelles et collectives, que l’on peut mettre en œuvre pour changer de paradigme. La protagoniste est une factrice, qui, fatiguée de son mode de vie, modifie sa façon de consommer, de travailler, de se déplacer, geste après geste. Ce sont 21 alternatives qui sont ainsi mentionnées (et répertoriées en annexe), de la banque solidaire La Nef à la coopérative d’électricité Enercoop en passant par le Réseau Cocagne, Colibris et même… Kaizen ! Une manière de montrer que le changement est à la portée de tous et que les alternatives, connectées les unes aux autres, dessinent un projet de société.
Alternativez-vous, éditions Les Liens qui Libèrent, juin 2015, 3 euros
Lire aussi : Ébullition citoyenne
Il y aura aussi un Alternatiba à Fontenay-le-Fleury, tout près de celui de Saint-Quentin-en-Yvelines. Plus d’infos ici : https://alternatiba.eu/boicyfleur/
Superbe fête !!!!!
des bénévoles plein d’entrain, de dynamisme, de sourire, ……..
Je le sais, j’étais là 🙂
oui j’étais à celui de Givors le 30 juin.
4 mois de préparation, 4 mois d’énergie et d’amitié. Merci Alternatiba
ps: on prépare celui de Lyon, le 9 10 et 11 octobre. J’espère vous y voir
Yamina