Le Relais : premier bâtiment fertile pour une restauration locale

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    Permis de végétaliser, fermes urbaines, composteurs collectifs, potagers partagés… Quand il s’agit de remettre du vert dans les villes, les idées fleurissent ! C’est pour retrouver un brin de campagne sur les pavés de Paris que la start-up Merci Raymond s’est lancée dans l’agriculture urbaine. Dernière bouture en date : le restaurant locavore Le Relais.

    Un havre de paix au milieu des immeubles / ©Cypriane El-Chami
    Un havre de paix au milieu des immeubles / ©Cypriane El-Chami

    Aux premiers abords, la rue de la Vacquerie n’a rien d’exceptionnel. Pourtant, il suffit de pousser la porte au numéro 10 et de prendre l’escalier en colimaçon métallique pour que se révèle un petit havre de paix. Nous sommes sur le toit de l’Antenne, entreprise spécialisée dans la production de formats audiovisuels dans le 11e arrondissement de Paris. Ici, les antennes paraboliques et autres bouches d’aération se perdent derrière les feuillages des bambous, les bacs fleuris de toutes les couleurs et le potager vertical fourni. De premières fraises y font même leur apparition, clairsemées parmi d’autres végétaux, comestibles ou non. Une petite douceur accessible à bout de bras et qui fera la joie des salarié.e.s de l’Antenne qui viennent prendre leur pause déjeuner sur ce toit.

    Merci Raymond a créé un potager vertical sur le toit de l'Antenne / ©Cypriane El-Chami
    Merci Raymond a créé un potager vertical sur le toit de l’Antenne / ©Cypriane El-Chami
    Les premières fraises du potager urbain du Relais / ©Cypriane El-Chami
    Les premières fraises du potager urbain du Relais / ©Cypriane El-Chami

    Un nouvel îlot de fraîcheur, mais pas uniquement. Menthe, basilic, plantes aromatiques, fleurs comestibles… C’est une véritable mine d’or qui se déploie, pour le plus grand plaisir du chef cuisinier du restaurant Le Relais. L’établissement a ouvert ses portes à la mi-mai, au rez-de-chaussée de l’Antenne. Dès le départ, Hugo Meunier, l’un des cofondateurs du Relais, a souhaité que sa cuisine soit la plus locale possible. Alors, en partenariat avec l’Antenne, la start-up Merci Raymond a mis en place le potager urbain sur le toit, pour que le chef-jardinier n’ait qu’à monter deux étages pour cueillir ce dont il aurait besoin.  

    Tout doucement, les herbes aromatiques poussent sur le toit du restaurant Le Relais / ©Cypriane El-Chami
    Tout doucement, les herbes aromatiques poussent sur le toit du restaurant Le Relais / ©Cypriane El-Chami

    Pour le reste, Hugo Meunier a souhaité « créer une synergie locale : avec des producteurs locaux, mais aussi des associations citoyennes, des entreprises en circuits courts… ». Cet objectif d’une cuisine locavore est d’ailleurs inscrite noir sur blanc sur les menus. Devant chaque plat, chaque produit, une borne kilométrique indique la distance entre le lieu de production et le restaurant.

    Le restaurant Le Relais a ouvert ses portes en mai 2019 / ©Cypriane El-Chami
    Le restaurant Le Relais a ouvert ses portes en mai 2019 / ©Cypriane El-Chami

    Ainsi, la majorité des produits utilisés en cuisine ont fait moins de 250 km de route avant de se retrouver dans les assiettes. Doumbea, la charcuterie du restaurant se trouve à 600 mètres, la boulangerie à 1,20 km et la crémerie dans le 18e. Sans chercher absolument le bio (même si les trois-quarts des produits le sont), Hugo Meunier préfère collaborer avec des partenaires qui partagent les valeurs qu’il défend. C’est le cas de la Ferme Marlotte, qui produit des légumes en permaculture, ou encore la brasserie artisanale parisienne BapBap. Des valeurs défendues jusqu’au bout de la chaîne : les déchets sont ainsi récupérés par les Alchimistes.

     

    Tou.te.s citadin.ne.s, tou.te.s jardinier.ère.s urbain.e.s ?

    À travers le restaurant Le Relais, Hugo Meunier défend son projet de « bâtiment fertile ». Son objectif est de promouvoir l’agriculture urbaine et renouer avec l’ambition de Merci Raymond : retrouver, en ville, le meilleur de la campagne. Car depuis sa conception, la start-up veut rendre hommage à Raymond, le grand-père d’Hugo Meunier et agriculteur dans le sud-ouest de la France. C’est pour « ne pas se résigner au gris et à la pollution des villes » mais y implanter les « valeurs de la campagne » que Merci Raymond s’est lancée dans la végétalisation de bâtiments, la promotion des circuits-courts et la valorisation de l’agriculture urbaine.

    Hugo Meunier (à gauche) et Antoine Baume (à droite), deux cofondateurs de Merci Raymond / ©Cypriane El-Chami
    Hugo Meunier (à gauche) et Antoine Baume (à droite), deux cofondateurs de Merci Raymond / ©Cypriane El-Chami

    En ce sens, Hugo Meunier souhaite inspirer les citadin.ne.s à devenir des « jardinier.ère.s urbain.e.s » et « stimuler la main verte », même par de petits gestes ! Merci Raymond a publié un petit guide, intitulé « Tous acteurs de la révolution verte » (Hachette, 2019). Designers végétal, agriculteur.trice.s urbain.e.s, ingénieur.e.s agronomes, artistes et architectes y proposent 25 actions pour végétaliser son quotidien, à petite et grande échelle ! Alors, pour commencer, pensez à prendre une carte de visite du restaurant Le Relais… Elle sera incrustée de petites graines à planter ! 

    Les cartes de visite du restaurant Le Relais sont incrustées de petites graines à planter / ©Cypriane El-Chami
    Les cartes de visite du restaurant Le Relais sont incrustées de petites graines à planter / ©Cypriane El-Chami

     Par Cypriane El-Chami


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