Ce qu’il faut retenir de la COP24

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    Clap de fin pour  la COP24. La 24ème conférence sur le climat s’est terminée ce samedi 15 décembre à Katowice en Pologne, après 15 jours de négociations engageant près de 200 pays. Vous n’avez rien suivi ? Quels ont été les moments forts ? Que faut-il retenir ? Kaizen fait le point.

     

    1. UN BILAN MITIGÉ

     

    Quels étaient les enjeux de cette COP24 ? L’objectif principal était de parvenir à s’accorder sur les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris de 2015 soit de réduire les émissions de CO2 de près de 50% d’ici 2030 par rapport à 2010 pour limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2°C, voire idéalement 1,5°C. Lors de la COP22 à Marrakech (Maroc), les modalités de cet accord avaient été négociés puis lors de la COP23 à Bonn (Allemagne), les Etats s’étaient mis d’accord sur la tenue d’un an de « dialogue », afin de pouvoir dresser un bilan fin 2018 lors de la COP 24 en Pologne.

     

    Qu’est-ce qui a été décidé ? Après 15 jours de négociations, la COP24 s’est achevée sur l’adoption d’un manuel de 133 pages, sorte de « mode d’emploi » pour l’application de l’accord de Paris. En d’autres termes, une conclusion qui ne fait que réaffirmer les engagements des Etats déjà formulés pendant l’accord de Paris sans poser de nouveaux objectifs pour faire baisser les émissions de CO2 -en augmentation de 2,7% cette année. Un résultat bien trop insuffisant selon de nombreux scientifiques et d’ONG à l’instar de Greenpeace France, qui regrette dans un communiqué quun fossé se creuse dangereusement entre la réalité du changement climatique décrite par la science, avec ses conséquences dramatiques pour les populations dans certaines régions du monde, et l’action politique […] La COP24 a donné le triste spectacle d’une incompréhension entre des pays qui défendent leurs intérêts économiques et industriels, et des pays vulnérables qui jouent leur survie. »

     

    2. LA DÉLÉGATION AMÉRICAINE INTERROMPUE PAR DES MANIFESTANTS 

     

    Le 1er juin 2017, Donald Trump annonçait son désengagement de l’accord de Paris scellé en 2015 lors de la COP21 qu’il jugeait « trop injuste pour les Etats-Unis ». Lors de la COP24, le conseiller du président américain, venu promouvoir les énergies fossiles et le nucléaire a été interrompu en plein discours par une cinquantaine de manifestants.

     

     

    Aux côtés de l’Arabie Saoudite, la Russie et le Koweit, les Etats-Unis ont campé sur leurs positions et remis en cause les conclusions préoccupantes du Groupe Intergouvernementale sur l’Evolution du Climat (GIEC). Une attitude vivement critiquée qui a fait réapparaître des clivages entre pays du Nord et pays du Sud. Au cœur de la COP24, le youtubeur Partager c’est sympa explique parfaitement le jeu des grandes puissances, prêtes à tout pour défendre leurs intérêts économiques au détriment des citoyens et de la planète :

     

     

     

    3. GRETA THUNBERG, UNE ADOLESCENTE INTERPELLE LES POLITIQUES

     

    Devenue le visage de la COP24, Greta Thunberg,  jeune militante écologiste suédoise de 15 ans, a rendu un discours à la tribune de la COP24. Dans un véritable plaidoyer pour les générations futures, l’adolescente a rappelé aux dirigeants leur inaction totale face au réchauffement climatique : « En 2078, je célébrerai mon 75e anniversaire, et si j’ai des enfants, ils fêteront peut-être ce jour avec moi. Peut-être qu’ils me parleront de vous, qu’ils me demanderont pourquoi vous n’avez rien fait quand il était encore possible d’agir […] Vous dites que vous aimez vos enfants plus que tout, mais vous détruisez leur futur devant leurs yeux. » Le ton est posé. Tous les vendredis, cette jeune fille fait grève devant le parlement suédois pour que les parlementaires de son pays prennent réellement au sérieux le changement climatique. En solidarité, des jeunes collégiens et lycéens ont entamé une grève internationale le vendredi 14 décembre comme en Suède, en Australie ou au Japon. L’aube d’une nouvelle forme de protestation plus jeune et plus radicale ?

     

     

    4. APPEL À UNE « TRANSITION JUSTE »

     

    En marge des négociations officielles, la Pologne a proposé aux dirigeants présents de soutenir un texte rédigé par ses soins : la « déclaration de Silésie pour la solidarité et la transition juste ».  Un texte pour interpeller sur la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique sur fond de justice sociale. Une initiative qui raisonne particulièrement dans ce pays dépendant à 80% du charbon… Une déclaration vue par de nombreux observateurs comme un moyen, pour le président de la COP24, le polonais Michal Kurtyka – actuellement secrétaire d’Etat au ministère de l’Energie en Pologne – de retarder la transition écologique du pays et de freiner sa sortie du charbon.  D’autant plus que le principal sponsor de la COP24 n’était autre que le premier groupe minier polonais.  Cette « transition juste » est pourtant au cœur d’une lutte véritable contre le changement climatique qui fait écho aux manifestations des gilets jaunes. « Fin du monde, fin du mois même combat », ont aussi scandé les Polonais, le jour de la marche mondiale pour le climat, en marge de la COP24.  Partager c’est sympa est allé à la rencontre des manifestants polonais en direct de Katowice, « le cœur de la Pologne chargée de charbon » où l’enjeu de la transition est gigantesque :

     


    Revivez la COP24 à travers la chaîne de Partager c’est sympa : ICI

     


    Par Maëlys Vésir 

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