Qu’est-ce qui motive vraiment les adolescents ? Comment leur faire prendre confiance en eux et leur donner les outils pour mieux se connaître ? Des questions auxquelles se propose de répondre l’association CeQueJeVeuxFairePlusTard, pour aider les jeunes de 14 à 25 ans face à l’incertitude de leur choix d’orientation. En se basant sur les neurosciences et la psychologie cognitive, cette association offre de nouveaux horizons aux adolescents.
Téo, 18 ans, est en terminale STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) en région parisienne. Début avril, sous l’impulsion de ses parents, il a suivi un stage de cinq jours avec l’association CeQueJeVeuxFairePlusTard, tout comme une dizaine d’autres jeunes. Son projet pour l’après-lycée était alors plutôt flou. Un mois plus tard, il nous raconte son expérience et pourquoi, fort de ce stage, il encourage d’autres jeunes à sauter le pas.
En quoi ce stage permet-il d’en apprendre plus sur soi-même ?
On nous faisait vraiment réfléchir sur nous-même, sur les différentes personnalités dans le groupe. Il y avait des types de motivation à découvrir chez les autres participants au début du stage. Au fur et à mesure, cela nous a permis d’affiner, de mieux cerner notre propre type de personnalité. Les exercices nous ont vraiment permis de nous révéler, mais aussi de développer l’esprit de groupe et la confiance en soi et dans les autres. Nous avons ainsi dû créer notre propre haka (danse tribale maorie, popularisée notamment par l’équipe de rugby néo-zélandaise, qui la pratique avant chaque match) tous ensemble. En parallèle, au cours des exercices corporels, on nous a fait inventer une chorégraphie. Nous avons également dû improviser, à deux sur scène, un certain temps, à partir d’un mot que l’on nous avait donné. En fait, on nous faisait faire beaucoup d’exercices pour être moins timides devant les autres. Ce fut très intense et, finalement, même si nous n’avons passé que cinq jours ensemble, nous nous sommes tous rapprochés très vite.
As-tu changé d’idée sur ce que tu veux faire après le lycée, depuis que tu as fait le stage ?
Non, je n’ai pas vraiment changé d’idée, mais le stage me confirme ce vers quoi j’ai envie de me diriger. Mon projet est beaucoup moins vague et, en cela, ces cinq jours m’ont vraiment aidé. J’y vois plus clair. Je pense par exemple à un travail de commercial. Les animateurs m’ont dit qu’ils me verraient bien exercer ce métier ou celui d’agent immobilier. Par contre, d’autres participants au stage, qui ne savaient pas du tout ce qu’ils voulaient faire, ont eu de réelles révélations. C’est le cas d’un des garçons du groupe, du même âge que moi. Il ne savait pas du tout ce qu’il avait envie de faire, il avait été déscolarisé pendant un certain moment. Et à la fin du stage, il a annoncé qu’il voulait intégrer le groupe des animateurs. C’était bien trouvé !
Penses-tu que le lycée, les filières traditionnelles ne permettent pas assez aux jeunes de se découvrir, de trouver ce qui leur plaît ?
Totalement. Je trouve que l’école française est très stricte, il faut être dans la norme. Il n’y a pas de place pour ceux qui ne sont pas faits pour rentrer dans ce moule. Si tu t’écartes du chemin, tu te fais rejeter par tout le monde. Le système est très formaté et ne laisse pas assez de place à la créativité de chacun.
Contrairement au lycée où beaucoup de jeunes se sentent perdus face à leur avenir, ce stage peut-il permettre à certains de trouver leur voie ?
Pour moi, ce stage aide vraiment à se découvrir soi-même. Le fait de se retrouver avec des gens que l’on ne connaît pas du tout et dont on se rapproche très vite, en très peu de temps, contribue à en apprendre beaucoup sur soi-même. Je conseille vraiment à celles et ceux qui se sentent un peu perdus de passer par ce stage, c’est que du plus !
Par Laure Hänggi
Informations pratiques :
- Les stages se déroulent principalement en région parisienne et à Bordeaux, pendant les vacances scolaires.
- D’autres événements sont mis en place par l’association : des ateliers thématiques d’une journée (gestion du stress avant un examen, orthographe, mind-mapping) et des circuits week-end (stage découpé sur trois week-ends répartis sur trois mois).
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Vite, des stages équivalents dans toute la France. Il y a un besoin énorme face à un mal être très important chez nos jeunes !
Et pour les adultes ayant peu confiance en eux et cherchant une autre voie, vous le faites ?
Merci de votre réponse