Scandalisé par les ravages de l’agriculture productiviste et désireux de retrouver ses racines, un jeune avocat brillant décide de changer de vie et de devenir paysan. La transition ne sera pas de tout repos, mais, au bout du chemin, la plus belle des récompenses attend Florian : la reconnexion à la nature. Un bel exemple de courage pour rendre le monde plus bio.
Si certaines personnes se préoccupent de ce qu’elles mettent dans leurs assiettes, d’autres ne semblent pas inquiétées par l’origine et les conditions – sociales et écologiques – de production des aliments. Dans le monde, plus de 20 personnes meurent chaque heure suite à une intoxication due aux pesticides. Pourtant, la France reste le premier consommateur européen de pesticides, et le quatrième au niveau mondial. Comment une agriculture aussi nuisible a-t-elle pu devenir la norme ? Mais, surtout, quelles sont les alternatives et les solutions que nous tenons entre nos mains ?
Ce sont ces questions auxquelles nous confrontent le premier volume des Seigneurs de la terre et son protagoniste, Florian, fils d’un puissant agriculteur président d’une grosse coopérative en Rhône-Alpes. Tout semble sourire au jeune homme : un job d’avocat en or qui lui laisse pressentir une belle carrière, un appartement de rêve situé sur les hauteurs de Lyon et un mariage imminent avec son amour d’enfance. Comme le dit sa future épouse, « une vie que jalousent tous [ses] amis ».
Une BD qui réveille les consciences
Trop beau pour être vrai ? Sans doute, puisqu’un grain sable vient s’immiscer dans les rouages de ce quotidien bien rangé. Florian se voit invité par son père à participer au voyage de la coopérative agricole au Paraguay. Sur place, il découvre les ravages de l’agriculture productiviste sur les populations locales : disparition des petites fermes familiales, maladies, suicides des cultivateurs surendettés, appropriation des terres par les multinationales…
Florian revient en France le cœur lourd et commence à « prendre conscience de notre inconscience », comme l’écrit joliment Pierre Rabhi dans la préface de l’ouvrage. Peu à peu, le retour à la terre s’impose à lui. Heureux, enfin fier de lui, Florian annonce sa décision à son père : non seulement il souhaite reprendre l’exploitation familiale – ce qui va à l’encontre du principe d’ascenseur social vénéré par son père –, mais il souhaite le faire… en bio !
Le premier volume de cette saga familiale laisse présager des épreuves mouvementées sur la voie de l’agriculture raisonnée. Une BD qui montre que nous pouvons tous nous engager sur le chemin de la transition, même si celui-ci ne promet pas toujours d’être un long fleuve tranquille !
Par Diane Routex
Les Seigneurs de la terre : tome 1. L’Appel de Cérès,
de Luca Malisan (dessin) et Fabien Rodhain (scénario), Glénat, février 2016
Lire aussi : Pierre Rabhi : Prendre conscience de notre inconscience
Lire aussi : C’est quoi, un « vrai » boulot ? La dernière BD du Cil vert nous éclaire
je n’avais pas du tout pensé que cette BD parlerait de ce sujet lorsque je l’ai aperçue en librairie, nul doute qu’à présent je vais l’acheter 🙂 !
est-il possible de l avoir traduit en anglais?
merci.