Le Green Up Film Festival : la gratuité au service du message

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    Le Green Up Film Festival est le premier festival de films d’environnement entièrement gratuit et disponible sur le web. Au programme de l’édition 2015 (du 1er au 15 avril), sept films-documentaires pour éveiller les consciences depuis les canapés !

    Le Green Up Film Festival

    3 questions à Anne-Laure Detilleux

    Pourquoi proposer un festival de film sur le web et quels sont les objectifs ?

    J’ai eu l’idée de créer cette plateforme car j’allais régulièrement au Festival international du film d’environnement, le Fife, ainsi que dans de nombreux séminaires et projections. Je constatais alors que c’était toujours les mêmes personnes qui s’y retrouvaient et, in fine, de par leur localisation, le public était restreint. Par ailleurs, les projections n’apportaient aucune réponse. En sortant, j’entendais les gens dire : « Qu’est-ce que l’on peut faire ? ». L’idée du Green Up Film Festival est de proposer des films au plus grand nombre. Et cela fonctionne ! Je suis très étonnée que des gens des quatre coins du globe regardent les films, comme cet internaute sur les îles de Polynésie.

    Je souhaitais aussi démocratiser l’accès à ces films documentaires, en donnant un accès illimité et gratuit à chacun, depuis son canapé, sans contrainte de séance. Ce qui m’intéresse, bien sûr, c’est de toucher les publics qui ne sont pas sensibles à l’environnement. Enfin, j’ai voulu donner un côté pratique à ce festival ; en navigant sur greenupfestival.com, on découvre des astuces et des conseils applicables à la vie quotidienne.

    Comment jugez-vous l’effet d’un tel festival ?

    C’est la grande question ! Nous avons parfois des encouragements par courriel du type : « Cela m’a ouvert les yeux. » Plus radicalement, il y a deux ans de cela, une personne m’a confié qu’elle avait arrêté de manger de la viande grâce à Love Meat Tender – un documentaire qui montre le passage d’élevage d’animaux à l’élevage de viande. En fait, ces films ouvrent des possibles, éveillent des consciences. Chacun est pris dans son tourbillon quotidien – travail, loisirs – et, comme l’a très bien montré cette année le film L’Urgence de ralentir, nous sommes peu à réfléchir sur nos modes de vie, de consommation, etc. Comment peut-on apporter à la planète, aux êtres humains, et à soi-même ? Vous trouverez d’étonnantes réponses à cette question si vous prenez le temps de voir ces films.

    Comment justifier le gratuit et comment convaincre les productions, les cinéastes ?

    En débutant à Bruxelles, nous avions droit à des aides. Aujourd’hui, nous sommes uniquement financés par le sponsoring (financement privé) et le crowdfunding (financement participatif). Nous invitons ainsi les spectateurs à participer à la diffusion des films. J’explique ensuite aux producteurs et aux réalisateurs que leurs films ont un message à défendre, et qu’augmenter leur visibilité contribue à diffuser ce message. C’est parfois difficile pour les producteurs, car ils ont dépensé beaucoup d’argent. Mais comme le festival est sur une durée très courte (15 jours), je leur fais alors comprendre que ce n’est pas pour exploiter leur travail, mais pour défendre des valeurs.

     

    Propos recueillis par Pascal Greboval et Simon Beyrand

     


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