Bifurquer vers un métier engagé, mode d’emploi

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    Ouverte depuis le 18 janvier, la plateforme Parcoursup sonne l’heure des choix pour des millions de lycéen.nes en France. À cette occasion, nous avons dressé un inventaire des formations et des métiers engagés dans la transition écologique et sociale.

    Quitter les emplois destructeurs, construire la société de demain

    « N’attendons pas le douzième rapport du GIEC, exhortait un étudiant d’AgroParisTech dans un discours enflammé, le 30 avril 2022, Vous pouvez bifurquer maintenant ». Lui et une poignée de camarades issus de la prestigieuse école d’agronomie ont défrayé la chronique, en profitant de leur cérémonie de remise de diplômes pour lancer un « appel à déserter » les métiers destructeurs du vivant. Pour autant, il n’est pas nécessaire d’attendre la fin des études supérieures pour accorder sa carrière au diapason de ses engagements et intégrer, dès la sortie du lycée, des filières favorisant la construction d’un monde plus soutenable.

     

    Tour à tour, les étudiant·es diplômé·es questionnent la légitimité des carrières façonnées par une idéologie capitaliste et méritocratique : « Quelle vie voulons-nous, un patron cynique, un salaire qui permet de prendre l’avion, un emprunt sur 30 ans pour un pavillon ? », ironise l’un d’entre eux.

    La transition écologique, vivier d’opportunités professionnelles

    Si respecter les préconisations du GIEC implique de mettre un terme à certains métiers écocidaires, la transition écologique peut également générer de nouveaux emplois. La mise en œuvre de la Stratégie Nationale Bas Carbone (qui vise à réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français pour atteindre zéro émission nette d’ici 30 ans), devrait ainsi susciter la création de 300 000 à 500 000 emplois supplémentaires d’ici 2030, et de 700 000 à 800 000 emplois pour 2050, d’après les évaluations croisées de l’ADEME et du CIRED. Plus ambitieux encore, le plan de transformation de l’économie française (PTEF) de l’association The Shift Project entrevoit la création d’1,1 millions d’emplois, si la France s’engage davantage dans la décarbonation de son économie.


    Quels métiers seront concernés ?

    Avec les départs en retraite massif des agriculteur·ices et la crise de vocation qui mine la profession (leur nombre a été divisé par quatre, ces 40 dernières années selon l’INSEE), le PTEF envisage la création de 500 000 emplois dans le monde agricole, d’ici à 2050. En cause : la relocalisation de la production de fruits et légumes et la généralisation des pratiques agroécologiques. L’essor des mobilités actives devrait également entraîner un ample développement de l’industrie du vélo, avec 230 000 créations de postes, tandis que la mobilité longue distance (transport ferroviaire inclus) en bénéficierait de 6 000 supplémentaires. Dans le secteur du bâtiment, 100 000 emplois sont à prévoir, pour couvrir les besoins en rénovation écologique. De manière générale, les activités de recyclage, de réparation et de réemploi devraient connaître un nouveau souffle, de même que les métiers intrinsèquement liés à la nature, tel que l’entretien des espaces verts.

    Et pas besoin d’attendre 2050 pour intégrer ces filières ! Les métiers verts (en interaction directe avec l’environnement) et les métiers « verdissants » (dont les compétences évoluent pour intégrer des enjeux environnementaux) recrutent déjà. D’après une étude publiée en 2022 par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, les entreprises ont proposé plus de 402 000 offres dans l’économie verte auprès de Pôle Emploi en 2020, soit environ 17,5 % de l’ensemble des offres proposées par l’agence.


    Où trouver des formations engagées ?

    • Le réseau des Écoles de la Transition Ecologique (ETRE) propose des formations gratuites, d’une durée s’échelonnant d’une semaine à un an, à destination des jeunes de 16 à 25 ans. Au programme : l’acquisition de savoirs concrets autour des métiers de la transition (maraîcher, travailleur du bois, etc) via des chantiers collectifs.
    • Le répertoire des Grandes Écoles de la Transition centralise plusieurs centaines d’offres de formation en lien avec la transition écologique et sociale. Elles peuvent aussi bien concerner les étudiant·es que les demandeur·euses d’emplois, les salarié·es, les dirigeant·es et les citoyen·nes en général.
    • En parcourant le dossier de l’Étudiant “Des études pour changer le monde : 95 grandes écoles et universités d’avenir”.
    • Dans la sélection des formations et des établissements liés aux métiers de l’économie verte de Studyrama, ou encore son dossier sur les emplois du développement durable et de la protection de l’environnement.
    • Parmi le classement 2022 des écoles engagées dans les enjeux sociaux et environnementaux, réalisé par les Echos Start et ChangeNOW.
    • Sur la page spéciale transition Welcome to the Jungle, qui recense des idées de secteurs, de formations et des exemples de métiers engagés.
    • Enfin, le Réseau Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire (Reses) référence de nombreuses offres d’emplois, d’alternance, de stages et de volontariat.


    Comment dénicher un métier porteur de sens ?

    • La « mine d’or » des Pépites Vertes, une entreprise qui fédère un club de jeunes actifs engagés dans la transformation du monde du travail, centralise des ressources pour trouver un job ou des études engagées.
    • Via le dossier des métiers de l’environnement de l’Onisep, en complément d’un module en ligne permettant de découvrir les emplois de la transition de façon ludique.
    • La plateforme New Generation met en relation des jeunes talents avec des entreprises à impact.
    • Sur Jobs that make sense, une plateforme regroupant des dizaines de milliers d’offres d’emplois répondant aux 17 objectifs de développement durable de l’ONU.
    • En bénéficiant du coaching de Monjobdesens, qui accompagne les personnes en désir de reconversion vers des métiers impactants.
    • Shift your job répertorie également les structures engagées en les classant par secteur d’avenir (énergie, finance, construction, etc.)
    • En visitant les salons parisiens Talents for the Planet (22 mars 2023) et ChangeNOW (25, 26, 27 mai) à Paris.

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