Energie : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (6/8)

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    Episode 6/8. Depuis son élection, Emmanuel Macron s’est positionné à plusieurs reprises comme le « président du climat », de son appel aux chercheurs américains lors du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris à son récent discours d’inauguration à la COP26. Mais, dans les actes, qu’en est-il ? Avec la fin de son quinquennat vient le temps du bilan. Agriculture, mobilité, habitat, climat… Voici une série de huit épisodes consacrés aux mesures écologiques prises par Emmanuel Macron, dont deux épisodes seront publiés chaque semaine jusqu’à l’échéance des élections. Pour ce sixième opus, on analyse ses politiques dans le domaine de l’énergie.

    La « sobriété carbone » à laquelle Emmanuel Macron a fait référence dans son discours du 13 avril 2021, en pleine pandémie, semble presque « sortie de nulle part » quand on se penche sur la politique énergétique du gouvernement. En effet, celle-ci subventionne encore les énergies fossiles à l’étranger et soutient TotalEnergies dans ses projets en Ouganda ou à La Mède…

    Ci-dessous : en rouge les mesures négatives et en vertes les positives

          1. Promesses non tenues sur le nucléaire

    Lors de sa campagne électorale en 2017, Emmanuel Macron avait promis de baisser la part du nucléaire dans le mix énergétique à 50 % d’ici 2025. Le 27 novembre 2018, lors de la programmation pluri- annuelle de l’énergie (PPE), la fermeture de quatorze réacteurs a été reportée à 2035. Et lors d’une allocution télévisée, le 9 novembre 2021, Emmanuel Macron a annoncé la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France alors qu’il s’était engagé à ne pas le faire avant la mise en service de l’EPR de Flamanville.

          2. Report de la fermeture des centrales à charbon

    Autre promesse du quinquennat : fermer toutes les centrales à charbon d’ici 2022. Pourtant, l’une d’elles, Cordemais, en Loire-Atlantique, ne devrait cesser de fonctionner qu’en 2024.

          3. Subventions aux énergies fossiles

    Selon les rapports de l’International Institute for Sustainable Development (Canada), de l’Overseas Development Institute (Royaume-Uni) et de l’Oil Change International (États-Unis), les financements publics des projets liés aux énergies fossiles à l’étranger auraient augmenté de 87 % de 2017 à 2019.

          4. Autorisation de la « bioraffinerie » de Total Energies

    Le 16 mai 2018, le gouvernement a autorisé, via un arrêté, le projet de bioraffinerie porté par TotalEnergies à La Mède (Bouches-du-Rhône), fortement décrié en raison de l’utilisation d’huile de palme importée et de ses conséquences sur la faune et la flore. En 2021, le tribunal de Marseille a en partie donné raison aux associations écologistes qui contestent cette autorisation et reconnu les défaillances de l’étude d’impact, mais ses décisions, non suspensives, n’ont pas stoppé l’activité de la bioraffinerie.

          5. Fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim

    Après des années de lutte antinucléaire dans la région, le gouvernement a fermé Fessenheim, centrale la plus ancienne de France, mais laisse une partie des riverains « pieds dans le vide ». Le décret, qui acte la fin de l’autorisation d’exploitation, a pris effet le 22 février 2020 pour le premier réacteur et le 30 juin 2020 pour le second.

          6. Label « énergie verte » pour le gaz et le nucléaire

    À quelques jours de la COP26, un document confidentiel fuite : l’État français aurait participé à la demande de modification de la taxonomie européenne pour faire passer le gaz et le nucléaire sous le label « énergie verte », afin de renforcer ses accords commerciaux avec la Pologne et la Hongrie.

          7. Soutien au projet pétrolier en Ouganda

    Plusieurs associations écologistes, dont Les Amis de la Terre et Survie, ont révélé et dénoncé dans un rapport publié le 14 octobre 2021, le soutien de l’État français à un projet pétrolier en Ouganda, porté par plusieurs multinationales, dont TotalEnergies.

          8. Fin des investissements étrangers dans les énergies fossiles

    Le 12 novembre 2021, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Barbara Pompili, a annoncé que la France mettrait fin à ses investissements étrangers dans le pétrole, le gaz et le charbon fin 2022. Le gouvernement rejoint une coalition d’une trentaine de pays et de banques, lancée le 5 novembre par le Royaume-Uni. Néanmoins, aucun projet ne sera abandonné dans l’immédiat.

    -> Bilan : 2 mesures sur 8 positives


    Lire aussi :

    Agriculture : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (1/8)
    Climat : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (2/8)
    Habitat : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (3/8)
    Mobilité : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (4/8)
    Consommation : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (5/8)
    Santé environnementale : quel bilan pour Emmanuel Macron ? (7/8)
    Biodiversité : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (8/8)


    Pour aller plus loin 

    Dossier sur le bilan écologique d’Emmanuel Macron à retrouver dans son intégralité dans notre K60.

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