Episode 3/8. Depuis son élection, Emmanuel Macron s’est positionné à plusieurs reprises comme le « président du climat », de son appel aux chercheurs américains lors du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris à son récent discours d’inauguration à la COP26. Mais, dans les actes, qu’en est-il ? Avec la fin de son quinquennat vient le temps du bilan. Agriculture, énergie, mobilité, climat… Voici une série de huit épisodes consacrés aux mesures écologiques prises par Emmanuel Macron, dont deux épisodes seront publiés chaque semaine jusqu’à l’échéance des élections. Pour ce troisième opus, on analyse ses politiques dans le domaine de l’habitat.
Au niveau de l’habitat, les deux plus grands enjeux sont la rénovation et la législation concernant les « passoires thermiques », ces logements mal isolés occupés majoritairement par des foyers aux faibles revenus. Selon les ONG, les mesures mises en place ne permettent pas de répondre efficacement à ces enjeux : le plan de rénovation énergétique des bâtiments a pris beaucoup de retard et le gouvernement, malgré la demande des citoyens lors de la Convention, a refusé de légiférer sur l’interdiction à la location des logements classés F ou G.
Ci-dessous : en rouge les mesures négatives, en gris les neutres, et en vertes les positives
1. Logement et plan de relance
Le plan France Relance prévoit un budget de 6,7 milliards d’euros pour la rénovation énergétique – dont 4 milliards d’euros dédiés à la rénovation des bâtiments publics. Une somme présentée comme « exceptionnelle », alors qu’elle vient simplement « rattraper » une baisse du budget depuis deux ans.
2. Retard dans le plan de rénovation énergétique des bâtiments
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 prévoyait la rénovation de sept millions de logements d’ici 2025. L’objectif à atteindre : en finir avec le 1,5 million de « passoires énergétiques » (logements étiquetés F ou G) en 2028. Ces objectifs, basés sur des politiques incitatives, n’ont pas été atteints.
3. Absence de frein à la location des passoires énergétiques
L’interdiction à la location des passoires énergétiques d’ici 2025 était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2017. Cependant aucune loi ne légifère encore en la matière. Dans la loi climat et résilience, la proposition des citoyens de la Convention, visant à contraindre les propriétaires à rénover de manière globale, a été rejetée.
4. Chèque énergie et aide supplémentaire de 100 euros
Pour aider les Français à payer leur facture d’énergie, le gouvernement a mis en place une aide sous forme de « chèque énergie » – entre 48 et 277 euros. Suite à la montée du prix du gaz, l’État a également mis en place en septembre 2021 une aide exceptionnelle de 100 euros pour les ménages qui bénéficient déjà du chèque énergie.
5. Baisse du Crédit d’Impôt Transition Energétique (CITE)
Le crédit d’impôt transition énergétique (CITE) – aide importante pour la rénovation – a vu son budget divisé par deux en 2019. Pour le CLER-Réseau pour la transition énergétique, cette baisse risque de ralentir la dynamique globale de rénovation énergétique et d’augmenter la probabilité de mauvaise qualité des travaux.
6. Maprimerénov’
Le crédit d’impôt transition énergétique (CITE) – aide importante pour la rénovation – a vu son budget divisé par deux en 2019. Pour le CLER-Réseau pour la transition énergétique, cette baisse risque de ralentir la dynamique globale de rénovation énergétique et d’augmenter la probabilité de mauvaise qualité des travaux.
7. Interdiction des chaudières au fioul et au charbon dans les logements neufs
Depuis janvier 2022, il est interdit d’ins- taller des chaudières au fioul ou au charbon dans les logements neufs. Quant à celles en panne, elles doivent obligatoirement être remplacées par un système alternatif moins polluant (chaudière à bois, pompe à chaleur…).
8. Décret sur la performance énergétique des habitations
Le 13 janvier 2021, le gouvernement a publié un décret qui fixe le seuil de performance énergétique d’un logement « décent ». Le plafond, fixé à 450 kilowattheures d’énergie finale (EF) par mètre carré de surface habitable par an, n’intègre que très peu de logements, selon le CLER-Réseau pour la transition énergétique.
-> Bilan : 3 mesures sur 8 positives
Lire aussi :
Agriculture : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (1/8)
Climat : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (2/8)
Mobilité : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (4/8)
Consommation : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (5/8)
Energie : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (6/8)
Santé environnementale : quel bilan pour Emmanuel Macron ? (7/8)
Biodiversité : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (8/8)
Pour aller plus loin
Dossier sur le bilan écologique d’Emmanuel Macron à retrouver dans son intégralité dans notre K60.