Episode 2/8. Depuis son élection, Emmanuel Macron s’est positionné à plusieurs reprises comme le « président du climat », de son appel aux chercheurs américains lors du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris à son récent discours d’inauguration à la COP26. Mais, dans les actes, qu’en est-il ? Avec la fin de son quinquennat vient le temps du bilan. Agriculture, énergie, mobilité, climat… Voici une série de huit épisodes consacrés aux mesures écologiques prises par Emmanuel Macron, dont deux épisodes seront publiés chaque semaine jusqu’à l’échéance des élections. Pour ce deuxième opus, on analyse ses politiques dans le domaine du climat.
En juillet 2019, la France a ratifié le CETA, accord commercial controversé de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Le quinquennat a aussi été marqué par la Convention citoyenne pour le climat, une expérience démocratique prometteuse qui s’est soldée par une loi climat vidée de sa substance par les députés de la majorité. La création du Haut Conseil pour le climat, une instance indépendante, a permis de rappeler au gouvernement son retard par rapport aux objectifs de l’Accord de Paris de rester sous les 2 degrés Celsius avant 2050.
Ci-dessous : en rouge les mesures négatives, en gris les neutres, et en vertes les positives
1. Non-respect des objectifs de l’accord de Paris
La France ne respecte toujours pas l’Accord de Paris. En juillet 2020, le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat l’épinglait, car les actions climatiques du gouvernement n’étaient pas à la hauteur des objectifs fixés pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Entre 2015 et 2019, les émissions sectorielles de la France ont baissé de 3,7 % alors qu’elles auraient dû décroître de 9 % pour respecter la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) – une feuille de route élaborée à la suite de l’Accord.
2. CETA, MERCOSUR, JEFTA…
Le quinquennat d’Emmanuel Macron a été marqué par plusieurs traités de libre-échange européens : le CETA (avec le Canada), le Mercosur (avec l’Amérique latine) et le JEFTA (avec le Japon), qui ont tous des conséquences néfastes pour le climat.
3. Création du Haut Conseil pour le climat
En novembre 2018, le gouvernement a créé le Haut Conseil pour le climat, une instance indépendante composée de plusieurs experts, qui a pour but d’analyser et de conseiller la politique du gouvernement en matière de climat.
4. Détricotage de la loi Climat
La loi climat et résilience a été adoptée le 20 juillet 2021. Elle fait suite au travail des cent cinquante citoyens de la Convention citoyenne pour le climat. Emmanuel Macron avait promis de reprendre les propositions des citoyens, qui ont été dévoyées ou amoindries à coups de rejet simple, de report (comme l’interdiction de la vente de véhicules neufs très polluants, reportée à 2030) ou d’amenuisement (comme l’interdiction d’ici 2025 des vols intérieurs pour les trajets de moins de quatre heures qui concerne, in fine, seulement les trajets de moins de 2 h 30)… Seul le tiers des mesures proposées par la Convention ont été retenues.
5. Condamnation de l’Etat pour inaction
Les politiques publiques mises en place ne sont pas à la hauteur des enjeux climatiques. Condamné suite à « L’affaire du siècle », portée par plusieurs ONG, l’État français a jusqu’au 31 décembre 2022 au plus tard pour réparer son inaction politique en termes de lutte contre le changement climatique.
6. Abandon du projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes
Le 17 janvier 2018, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé la décision de mettre un terme au projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Pour les opposants – qui occupaient la ZAD depuis plusieurs années –, cette décision est une victoire pour les générations futures.
7. Répression des militants du climat
Condamnations de militants suite à des actions pacifistes, durcissement de la loi… Le quinquennat d’Emmanuel Macron a été marqué par une répression de plus en plus lourde à l’encontre des militants du climat. Le projet de loi qui vise à adapter le droit français au droit européen comprend, par exemple, à l’article 10, la mention d’une amende de 7 500 euros pour toute personne qui s’introduirait sur une piste d’aéroport, et jusqu’à 15 000 euros si l’intrusion est commise en réunion.
-> Bilan : 2 mesures sur 7 positives
Lire aussi :
Agriculture : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (1/8)
Habitat : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (3/8)
Mobilité : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (4/8)
Consommation : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (5/8)
Energie : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (6/8)
Santé environnementale : quel bilan pour Emmanuel Macron ? (7/8)
Biodiversité : quel bilan écologique pour Emmanuel Macron ? (8/8)
Pour aller plus loin
Dossier sur le bilan écologique d’Emmanuel Macron à retrouver dans son intégralité dans notre K60.