Une étude révèle comment améliorer sa santé au quotidien

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    Dans une étude publiée en janvier dernier , l’Observatoire Spinoza s’intéresse au concept de « santé positive » et met en lumière des solutions concrètes, individuelles ou collectives, à adopter pour vivre en meilleure santé et plus longtemps. Si l’alimentation, l’activité physique ou le sommeil sont des leviers bien connus, d’autres comme l’art ou la nature mériteraient d’être approfondis.

    Avoir un chien réduit le risque de mort prématurée de 24 % par rapport à ceux qui n’en possèdent pas[1]. Tandis que sourire permet de diminuer le stress et de réduire la douleur, ainsi que le temps de récupération à l’hôpital[2]. C’est ce que l’on apprend dans la récente étude de l’Observatoire Spinoza, la branche recherche de la Fabrique Spinoza (organisation spécialisée dans le bonheur citoyen), intitulée « Santé Positive – Guide des déterminants scientifiques aux citoyens, professionnels et institutions ».

    En croisant quelques centaines d’études scientifiques et de rapports institutionnels, l’étude met en lumière des déterminants peu, voire pas exploités par la médecine traditionnelle, et qui pourtant permettraient d’améliorer notre santé au quotidien. Cette approche globale et engageante pour les individus s’inscrit dans le concept de « santé positive ».

    Art, nature, engagement des patients

    Parmi les principaux leviers à activer, l’art occupe une place importante dans cette étude. Il a été consacré par l’OMS dans un rapport de 2019 pour ses bienfaits physiologiques, psychologiques, sociaux et comportementaux. Pour preuve, une visite muséale par mois abaisse le risque de dépression de 48 % chez les personnes âgées[3]. Si bien que des prescriptions muséales ont vu le jour il y a quelques années au Canada.

    Autre déterminant qui mériterait davantage d’attention : la nature. L’Observatoire Spinoza se penche notamment sur les bénéfices des bains de forêt. La sylvothérapie permet en effet de réduire la pression artérielle chez des individus sains, ayant une pression artérielle normale, ou élevée[4].

    Lire aussi : Laurent Huguelit : « Ce que la forêt nous enseigne…»

    Pour Alexandre Jost, fondateur de la Fabrique Spinoza, c’est la question de l’engagement des patients dans leurs traitements qui l’a interpellé. « Dans le cadre des maladies chroniques, seulement 50% des patients sont ‘observants’. Or avoir une relation patient-médecin très verticale, où le praticien ne prend pas le temps d’expliquer ou convaincre, ça ne fonctionne pas, surtout quand les prescriptions sont contraignantes », révèle le fondateur. En effet, d’après les données collectées par l’Observatoire Spinoza, l’engagement du patient est fondamental. Par exemple, à protocole chirurgical identique, une relation de confiance au soignant diminue les infections post-opératoires.

    Complémentaire à la médecine traditionnelle

    Alexandre Jost reconnaît que cette étude pourrait « faire sourire ». « Entre un anti-viral et une visite muséale, il n’y a pas photo bien-sûr », affirme le fondateur de la Fabrique Spinoza. La pandémie du Covid-19 a d’ailleurs inspiré en partie ce travail. « On s’est dit que l’on avait beaucoup de chance d’avoir la médecine conventionnelle, d’avoir des médecins réanimateurs, des vaccins, de l’oxygène, etc. Mais il faut mobiliser toutes les ressources à disposition, notamment de l’individu, pour avoir un maximum de cordes à notre arc dans ces situations de crise. »

    « C’est de l’ordre d’au moins une décennie d’espérance de vie, parfois en bonne santé »

    Cette étude ne s’inscrit pas dans un « royaume parallèle ou alternatif », et cherche à enrichir les pratiques traditionnelles tient à préciser l’ancien ingénieur. Ce dernier insiste également sur les gains, d’années de vie, que l’on peut espérer : « C’est de l’ordre d’au moins une décennie d’espérance de vie, parfois en bonne santé », se réjouit Alexandre Jost. Par exemple, les nonnes heureuses vivent jusqu’à 9,4 ans plus longtemps que leurs consœurs[5], grâce à l’impact des émotions positives.

    Approche engageante et « non punitive » de la santé

    C’est ce que l’on appelle la « santé positive » : une santé, qui au sens de l’OMS, n’est pas seulement une absence de maladie, mais un état de bien-être complet, physique, psychique, social ou encore environnemental. Et une santé vers laquelle il n’est pas couteux de s’engager insiste le fondateur de la Fabrique Spinoza. Si on fait partie des personnes qui rient le plus, on a une baisse de 1,6 du facteur de probabilité d’AVC, par comparaison aux personnes qui rient moins. Alexandre Jost défend cette approche : « La santé positive interroge des leviers que l’on a envie de mobiliser, ce qui fait donc autant de bien à la tête qu’au corps. » Un point très important selon ce dernier à une époque où l’on connaît une « fatigue pandémique ».

    « Pas besoin d’être un ayatollah du manger de graines »

    De plus, chacun peut prendre un point d’entrée différent (le bien-être au travail, les musées, le sommeil, etc.), et s’engager à son niveau.: « Pas besoin d’être un ayatollah du manger de graines », précise Alexandre Jost avec une pointe d’humour avant d’ajouter :  « Faire un peu de cohérence cardiaque pendant une minute par exemple (inspirations et expirations de cinq secondes pour abaisser sa tension), ce n’est pas grand-chose. Mais en même temps, cela réduit la charge allostatique, c’est-à-dire l’usure fonctionnelle du corps due au stress. » A chacun son petit pas.

    « Tout ne repose pas sur le citoyen »

    Si agir sur ses modes de vie est conseillé pour les particuliers, le fondateur de la Fabrique Spinoza souligne que « tout ne repose pas sur le citoyen ». Autre maillon important de la chaîne : le praticien. Les professionnels de santé peuvent en effet donner des conseils nutritionnels, prescrire du sport ou une visite muséale. Pour encourager les médecins à s’engager dans cette voie, l’étude met en avant des expériences déjà mises en place. A l’Institut de Cardiologie de la Pitié Salpêtrière, un praticien peut notamment prescrire une visite du Château de Compiègne à ses patients.

    Mais ce travail s’adresse plus largement aux institutions et aux pouvoirs publics à la recherche de pratiques vertueuses. On retrouve par exemple parmi ces 389 pages une initiative originale mise en place par la commune de Cluj en Roumanie : lorsque le citadin fait vingt squats (exercices pour le renforcement musculaire du bas du corps, ndlr)face à une caméra à un arrêt de bus, il obtient un « ticket santé » valable sept jours sur tout le réseau de transport de la ville. Bilan : un million de squats ont été comptabilisés et 55 000 tickets de bus distribués en quatre mois.

    Crédits : ville de Cluj-Napoca

    Enfin, l’étude met en avant des propositions politiques qu’ils souhaiteraient voir mises en œuvre, telles que la consécration d’un Droit à la Nature Opposable (DANO), qui permettrait d’accorder plus de place à la nature dans nos vies. De la même manière qu’il y a des quotas de logements sociaux par commune, il pourrait y avoir des quotas de végétalisation par habitant qui soient imposés aux villes, afin d’activer les bienfaits de l’exposition aux vivants.

    Lire aussi :

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    Des permis de végétaliser pour verdir la ville
    Se mettre au sport chez soi

    Voir aussi nos hors-séries sur la santé et la spiritualité.

     

    [1]Caroline K. Kramer, MD, PhD, Sadia Mehmood et al., 2019

    [2]Achor, 2012

    [3] Fancourt & Tymoszuk, 2019

    [4] Li, 2019

    [5] Danner, 2001.

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