Coronavirus : une start-up française invente le recyclage des masques

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    Face à la généralisation du port du masque et la pollution qu’elle suppose, une start-up implantée dans la Vienne a trouvé la solution pour recycler ces nouveaux déchets. Une initiative inspirante et qui suscite un vif intérêt, en France comme à l’étranger.

    Il nous accompagne au quotidien. Que ce soit en entreprise, dans les transports en commun, parfois dans la rue ou encore au sein des établissements scolaires, le masque fait désormais partie intégrante de nos vies. Si bien que nous en utiliserions près de 337 millions chaque semaine, selon un calcul réalisé mardi 1er septembre par une journaliste de France Info. Un chiffre vertigineux et qui n’est pas sans conséquence pour notre planète.

    Et pour cause, la généralisation du port du masque est à l’origine d’une véritable pollution. La preuve, il suffit de se balader ne serait-ce que quelques instants pour s’en rendre compte : des dizaines de masques sont abandonnées ici et là, après seulement quelques heures d’utilisation.

    Trop souvent jetés sur la voie publique ou en pleine nature, ces nouveaux déchets composés à plus de 90% de microfibres de polypropylène, une matière plastique dérivée du pétrole, ne sont pourtant en aucun cas biodégradable. Et même lorsqu’ils sont jetés à la poubelle, ils finissent par être incinérés et donc par dégager du dioxyde de carbone dans l’air. En somme, les masques représentent donc un réel danger pour l’environnement. Mais ne perdons pas espoir, une jeune start-up française implantée dans la Vienne (84) et spécialisée dans le recyclage des déchets textiles pourrait bien avoir trouvé la solution.

    En suivant un procédé de recyclage similaire à celui de son activité principale (le recyclage textile), l’entreprise Plaxtil affirme être en capacité de recycler nos masques chirurgicaux. Plus précisément, le processus, qui a été validé par l’Agence régionale de santé (ARS), consiste à transformer les masques usagés en une nouvelle matière plastique, elle-même recyclable et qui servira à la fabrication de nouveaux objets.

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    De la collecte au recyclage

    Tout commence par un travail de collecte dont se charge la structure d’Insertion par l’Activité Économique Audacie. « Les habitants de Châtellerault et des communes situées aux alentours sont invités à jeter leurs masques usagés dans l’une des cinquante bornes que nous avons disposées dans des endroits stratégiques, comme les pharmacies, les supermarchés, les salons de coiffure ou encore les grosses entreprises », détaille Émilie Clerc, accompagnatrice socio-professionnelle chez Audacie. Une incitation au recyclage qui selon la jeune femme, « a très vite été intégré par les habitants puisque ce sont maintenant entre 10 et 15 000 masques qui sont collectés chaque semaine ».

    ©Plaxtil

    Une fois récoltés, les masques sont placés en quarantaine pendant une semaine avant qu’une salariée, munie d’un masque, d’une blouse et de gants ne s’occupe d’ôter la petite barrette métallique – non-recyclable – et dont sont constitués ces éléments de protections.

    Ces deux étapes menées à bien, la start-up Plaxtil peut enfin entrer en jeu. Comment ? En broyant les masques avant de les passer dans un tunnel à rayons ultraviolets (UV). Une étape qui permet de décontaminer la matière broyée et d’éliminer toute charge virale. « Ne reste plus qu’à appliquer notre recette secrète pour obtenir un plastique écologique qui nous sert ensuite à la fabrication de nouveaux objets anti-covid comme des visières, des attaches-masques ou encore des ouvres-portes » confie Jean-Marc Neveu, co-fondateur de l’entreprise.

    Un consortium interdisciplinaire mis en place par le CNRS a lui aussi réfléchi ces derniers mois à la meilleure manière de recycler les masques. Lavage avec un détergent à 60 ou 95 °C, passage en autoclave (1) à 121 °C, irradiation par des rayonnements gamma ou bêta, exposition à l’oxyde d’éthylène… nombre de propositions ont ainsi pu être soulevées, mais pour autant, seule la société Plaxtil semble aujourd’hui être en mesure de s’insérer sur ce marché.

    Soutenue financièrement par la communauté d’agglomération du Grand Châtellerault, cette initiative reste aujourd’hui cantonnée au stade d’expérimentation et ne permet pas à Plaxtil de dégager le moindre bénéfice.

    Les quelques 2000 équipements de protection anti-covid qui ont récemment été produit ne sont d’ailleurs pas destinées à la vente.

    « C’est assez frustrant, car nous récupérons chaque semaine de plus en plus de masques, mais par manque de moyens, nous ne sommes pas en mesure de disposer plus de bornes. On collecte, on recycle et on conserve, en d’autres termes, on fonctionne à perte. C’est regrettable, car il y a un vrai enjeu environnemental derrière tout ça » déplore Émilie Clerc qui travaille de concert avec la start-up.

    ©Plaxtil

    Plus de 70 000 masques recyclés

    Si la start-up a déjà recyclé plus de 70 000 masques, Jean-Marc Neveu assure que « l’entreprise pourrait en absorber bien plus ». Pour autant, poursuit-il « produire pour produire n’a aucun sens, il faut maintenant trouver des partenaires si l’on veut envisager la production et la vente de nouveaux produits ». Mais attention, pas question de rentrer dans une logique économique linéaire dominée par le triptyque « produire, consommer, jeter ». Chez Plaxtil, c’est une économie circulaire et solidaire qui est prônée. D’où leur collaboration avec Audacie.

    « Qu’il s’agisse du recyclage des déchets textiles ou celui des masques, nous tenions à collaborer avec une structure d’insertion. Il s’agit bien souvent d’entreprises précaires qui peinent à trouver un équilibre financier et pourtant leur rôle est essentiel. Il faut aussi valoriser ce travail-là » soutient l’ingénieur.

    En outre, Jean-Marc Neveu affirme sa volonté de s’associer, à terme, avec des entreprises locales. « Nous avons la chance d’être implanté sur un territoire industriel, on pourrait très bien produire des choses pour le secteur automobile, ou même des fournitures de bureau ou encore des coques de téléphone… l’important c’est de rester dans une démarche circulaire et durable. Il n’y a aucun intérêt à importer de la matière première venant de l’autre bout du monde pour ensuite la transformer, l’exporter et la jeter ».

    Seule sur ce marché qui s’annonce très prometteur, la start-up Plaxtil suscite un vif intérêt, en France comme à l’étranger. « Le téléphone n’arrête pas de sonner, nous sommes sollicités de toute part » se réjouit l’ingénieur qui appelle toutefois à la prudence. « Évidemment, il nous faut agir vite si nous voulons éviter les dégâts environnementaux que vont causer ces masques, mais ce n’est pas uniquement la solution technique que nous voulons diffuser, c’est aussi le circuit économique et solidaire qui se cache derrière ».

    Une décision mesurée, qui l’espère t’on, actera les prémices d’une filière vertueuse du recyclage des masques et qui, pourquoi pas, fera de la France une pionnière en la matière.


    (1) Récipient métallique à fermeture extérieure hermétique, résistant à des pressions élevées. 

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    1 COMMENTAIRE

    1. Bonjour; Avez vous connaissance des avis des médecins qui témoignent contre le port du masque et qui en dénoncent les dégâts causés sur la peau du visage? Avez vous eu connaissance du film-documentaire « Hold-up » qui révèle (entre autre) le danger du confinement? J’aimerais voir, enfin, des articles qui osent aller à l’encontre des discours officiels sur cette épidémie « terminée depuis plusieurs mois » selon le Professeur Toubiana, et qui pourraient apporter un débat contradictoire : pour le moment, à part quelques courageux, il n’y a pas de débat sur ce que nous vivons en ce moment et les politiques de tous bords (à part Martine Wonner) se gardent bien d’intervenir !!
      https://www.youtube.com/watch?v=-1YVIYXXmew (La Tribune REINFO N°1, 12/11/ 2020, L. Fouché, A. Henrion Caude, L. Mucchielli, P. Sacré, H. Banoun)
      Je vous remercie.

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